Imaginez-vous sans cesse votre partenaire en train de faire preuve d’infidélité?
Tentez-vous de vous rassurer constamment pour confirmer que l’être aimé veut toujours de vous?
Vous souffrez peut-être de jalousie maladive, un type d’obsession appartenant au trouble obsessionnel-compulsif (toc).
Cet article vous aidera à y voir plus clair pour savoir si ce toc vous touche et vous présentera la solution la plus efficace.
Comprendre les racines de la jalousie
Pour aborder efficacement la jalousie, il est crucial de comprendre d’abord ses origines.
En effet, la jalousie n’est pas simplement un sentiment isolé, mais souvent le symptôme d’un ensemble plus complexe de problèmes émotionnels et psychologiques.
Ce n’est pas un simple caprice ou une réaction superficielle: c’est un signal d’alarme qui indique que quelque chose en vous mérite une attention particulière.
Alors, plongeons dans les racines de ce sentiment envahissant pour mieux le comprendre.
Les facteurs psychologiques sous-jacents
La jalousie peut être le reflet de diverses insécurités personnelles, et ces insécurités sont souvent enracinées dans des problèmes psychologiques plus profonds.
Par exemple, un manque d’estime de soi peut vous faire sentir indigne de l’amour ou de l’attention que vous recevez, ce qui peut déclencher de la jalousie lorsque vous pensez que quelqu’un d’autre pourrait «voler» cet amour ou cette attention.
La peur de l’abandon, souvent liée à des expériences passées, peut également alimenter la jalousie.
Cette peur peut vous rendre excessivement vigilant aux signes que votre partenaire pourrait vous quitter, même lorsque ces signes sont inexistants ou insignifiants.
Un sentiment d’infériorité par rapport à d’autres personnes peut aussi jouer un rôle.
Vous pouvez vous comparer constamment aux autres, ce qui alimente un cycle de jalousie et d’insécurité.
Vous pouvez penser que votre partenaire serait mieux avec quelqu’un d’autre, ce qui nourrit votre jalousie et crée un cercle vicieux difficile à briser.
Ces insécurités peuvent vous pousser à voir des menaces là où il n’y en a pas, alimentant ainsi votre jalousie.
Il arrive donc que la jalousie ne soit pas le problème en soi, mais plutôt un symptôme révélateur d’autres problèmes émotionnels ou psychologiques.
Dans ces cas, la jalousie agit comme un indicateur, un peu comme la douleur peut indiquer une blessure physique.
Elle signale que quelque chose ne va pas sur le plan émotionnel ou psychologique.
Voici un autre exemple.
Si vous souffrez du trouble d’anxiété généralisée, votre esprit peut être constamment en alerte, imaginant les pires scénarios possibles dans toutes les situations.
Cette tendance à l’inquiétude excessive peut facilement se transférer à votre relation amoureuse, alimentant ainsi votre jalousie.
Vous pouvez vous retrouver à imaginer que votre partenaire vous trompe ou vous abandonne, même en l’absence de preuves ou de raisons valables pour penser ainsi.
La dépression peut également jouer un rôle dans la jalousie.
Si vous êtes déprimé, vous pouvez avoir une vision négative de vous-même et des autres, ce qui peut vous rendre plus susceptible de ressentir de la jalousie.
Vous pouvez penser que vous ne méritez pas l’amour ou l’attention de votre partenaire, ce qui peut vous rendre plus sensible à la jalousie lorsque vous percevez que l’attention de votre partenaire se dirige ailleurs.
Dans ces contextes, traiter le problème émotionnel ou psychologique sous-jacent peut être une manière très efficace de soigner sa jalousie.
L’impact des expériences passées
Nos expériences passées exercent souvent une influence considérable sur notre comportement et nos émotions actuels.
C’est particulièrement vrai en ce qui concerne la jalousie maladive.
Si vous avez déjà été trahi, trompé ou abandonné dans le passé, ces expériences douloureuses peuvent laisser des cicatrices émotionnelles qui influencent votre façon de voir vos relations actuelles et de les vivre.
Ces expériences peuvent vous rendre hypervigilant, au point de scruter chaque geste, chaque mot et chaque absence de votre partenaire comme une possible preuve de trahison ou d’infidélité.
Cette hypervigilance peut vous amener à interpréter de manière erronée des comportements tout à fait innocents, créant ainsi un climat de tension et de méfiance dans la relation.
De plus, ces expériences passées peuvent aussi affecter votre estime de soi et votre confiance en vous, ce qui peut exacerber votre jalousie.
Par exemple, si vous avez peur après avoir été trompé dans une relation précédente, vous pouvez inconsciemment penser que cela pourrait facilement se reproduire, car vous ne vous sentez pas «assez bien» pour mériter la fidélité et l’amour inconditionnel de votre partenaire.
Comprendre l’impact de ces expériences passées est souvent la première étape cruciale pour vaincre sa jalousie.
Les différents types de jalousie
La jalousie est une émotion complexe qui peut se manifester de différentes manières, en fonction de divers facteurs tels que votre personnalité, vos expériences passées et même votre état émotionnel actuel.
Pour mieux comprendre ce sentiment et trouver des solutions adaptées, il est utile de connaître les différents types de jalousie qui existent.
Explorons-les ensemble. Je vais vous les présenter de manière graduée de la plus «valide» et «normale» à la plus nocive et «imaginée».
La jalousie réactive
La jalousie réactive est une forme de jalousie qui se manifeste en réponse à une situation réelle et concrète.
C’est la forme la plus normale et «valide» de jalousie, si je puis dire.
Elle est souvent déclenchée par des événements ou des comportements spécifiques de votre partenaire qui peuvent être considérés comme des menaces à la relation.
Par exemple, si votre partenaire flirte ouvertement avec quelqu’un d’autre en votre présence, ou si vous découvrez des messages ambigus sur son téléphone, il est tout à fait naturel de ressentir de la jalousie.
Ce type de jalousie est souvent justifié, car il sert de signal d’alarme indiquant que quelque chose dans la relation mérite votre attention et peut-être l’objet d’une discussion importante avec votre partenaire.
Il peut s’agir d’un manque de respect, d’une violation des limites établies dans la relation ou même d’un signe avant-coureur de problèmes plus graves, comme l’infidélité.
Cependant, il est important de noter que même si cette jalousie peut être justifiée, la manière dont vous gérez cette émotion est cruciale.
Réagir de manière excessive ou contrôlante peut aggraver la situation et causer des dommages à la relation.
Il est donc essentiel de communiquer ouvertement avec votre partenaire, de comprendre la source de cette jalousie et de travailler ensemble pour trouver une solution.
La jalousie réactive peut aussi être l’occasion de renforcer votre relation.
En abordant le problème et en travaillant à le résoudre, vous pouvez non seulement la dissiper, mais aussi construire une relation plus forte et plus transparente.
La jalousie projective
La jalousie projective est une forme particulière de jalousie où vous projetez vos propres insécurités, vos peurs ou vos comportements sur votre partenaire.
Cette projection peut être le résultat d’expériences passées, de faiblesses personnelles ou même de fautes que vous avez commises dans le passé.
Par exemple, si vous avez déjà été infidèle dans une relation précédente, vous pourriez être plus enclin à suspecter votre partenaire actuel de comportements similaires.
Ce type de jalousie est souvent le reflet de vos propres peurs et insécurités plutôt que d’un comportement réel de la part de votre partenaire.
Il peut s’agir d’une peur de l’abandon, d’un manque d’estime de soi ou d’une anxiété généralisée qui vous pousse à voir des menaces là où il n’y en a pas nécessairement.
Cette forme de jalousie, même si elle se base sur une forme de réalité, ne se fonde pas sur ce que l’autre a fait mais plutôt sur votre propre passé.
En ce sens, elle est beaucoup moins fondée et «valide» que la jalousie réactive.
La jalousie projective peut être destructrice pour une relation, car elle peut entraîner des accusations injustifiées, des disputes et une rupture de la confiance mutuelle.
Elle peut également vous amener à contrôler excessivement le comportement de votre partenaire, ce qui peut être étouffant et conduire à une détérioration de la relation.
Si vous vous reconnaissez dans ce type de jalousie, il est crucial de prendre du recul et de réfléchir aux raisons pour lesquelles vous vous sentez ainsi.
Une introspection honnête peut vous aider à identifier les racines de votre jalousie et à développer des stratégies pour la gérer de manière plus saine.
La jalousie suspicieuse
La jalousie suspicieuse est un type de jalousie qui n’est pas déclenchée par des faits réels ou des situations concrètes, mais plutôt par des suspicions, des doutes ou des scénarios imaginaires.
Comme la précédente, ce type de jalousie prend forme dans l’esprit et est, en ce sens, non «fondée».
Cette forme de jalousie peut être particulièrement corrosive pour une relation, car elle crée un climat de méfiance et d’incertitude qui peut être difficile à dissiper.
Dans ce contexte, vous pouvez vous retrouver à poser des questions incessantes à votre partenaire, à vérifier son téléphone ou ses réseaux sociaux, ou même à le suivre pour voir où il va et avec qui il interagit.
Ces comportements, bien qu’ils puissent vous donner un sentiment temporaire de contrôle ou de sécurité, sont en réalité très destructeurs.
Ils peuvent éroder la confiance mutuelle et créer un cercle vicieux où votre partenaire se sent surveillé et contrôlé, ce qui peut à son tour alimenter davantage de comportements qui suscitent la jalousie.
Il est important de reconnaître que la jalousie suspicieuse est souvent le symptôme d’insécurités plus profondes.
Elle peut être alimentée par des expériences passées de trahison, un manque d’estime de soi, ou même des problèmes de confiance enracinés dans votre histoire personnelle.
Mais elle peut aussi prendre sa source ailleurs, comme nous allons le voir.
La jalousie obsessionnelle
La jalousie obsessionnelle est une forme de jalousie qui transcende largement les limites de ce que l’on pourrait considérer comme «normal».
Elle est souvent associée au trouble obsessionnel-compulsif (TOC), ce qui la rend particulièrement intense et difficile à gérer, d’où le fait que certains la qualifient de «maladive» ou «obsessionnelle».
Cette jalousie ne se manifeste pas seulement en réaction à des situations spécifiques ou à des comportements de votre partenaire: elle devient une préoccupation constante qui envahit chaque aspect de votre vie.
Dans ce contexte, la jalousie obsessionnelle ne se contente pas de vous pousser à poser des questions ou à éprouver des doutes, elle vous incite à agir de manière compulsive.
Vous pouvez vous retrouver à surveiller constamment votre partenaire, à fouiller ses affaires personnelles, à vérifier ses messages et ses appels, ou même à suivre ses mouvements.
Ces comportements intrusifs peuvent non seulement envahir sa vie privée mais aussi éroder la confiance mutuelle, un élément fondamental à toute relation saine.
Mais les effets néfastes de la jalousie obsessionnelle ne s’arrêtent pas là.
Elle peut également avoir un impact dévastateur sur votre propre bien-être mental.
Les niveaux élevés d’anxiété que cette forme de jalousie peut engendrer sont parfois insoutenables.
Vous pouvez vous retrouver pris dans un cercle vicieux où vos actions alimentent votre jalousie, qui à son tour alimente vos actions, créant ainsi une spirale descendante de plus en plus difficile à briser.
Ce type de jalousie peut également vous isoler socialement.
Vos amis et votre famille peuvent commencer à vous éviter en raison de votre comportement obsessionnel, ce qui peut augmenter encore plus votre sentiment d’insécurité et d’anxiété.
Si vous vous reconnaissez dans cette description, il est crucial de prendre des mesures pour briser ce cercle vicieux.
C’est pourquoi la suite de cet article va porter plus spécifiquement sur cette «jalousie maladive» et vous indiquer quelles solutions concrètes vous pouvez utiliser.
La jalousie maladive en tant que symptôme du TOC
Le trouble obsessionnel-compulsif adopte bien des visages qui ne sont pas toujours faciles à identifier.
L’un de ces visages est celui de la jalousie obsessionnelle-compulsive ou jalousie maladive.
En effet, si nous pouvons tous parfois douter de la franchise ou de la loyauté de notre partenaire amoureux, dans certains cas cette jalousie devient franchement excessive.
Elle nuit alors à la qualité de vie de la personne aux prises avec ces doutes omniprésents, de celle qui les subit, ce qui met en péril la santé et même la survie du couple.
Ce TOC peut également toucher les adolescents.
Dans cet article détaillé, vous comprendrez mieux d’où vient ce problème et comment il s’exprime (ses signes).
Vous découvrirez aussi qu’il existe heureusement des solutions.
Mais avant de débuter, j’aimerais vous partager les extraits de deux commentaires que j’ai reçus sur mon site et qui décrivent bien la détresse qu’une personne qui souffre de cette jalousie maladive peut ressentir.
Témoignage 1
Aujourd’hui, mon copain et moi nous sommes remis ensemble.
La femme avec qui il était avant est encore dans sa vie, et il me garantit qu’ils n’ont aucun contact physique.
Cependant je n’arrive pas à lui faire confiance et j’ai des pensées obsessionnelles sur cette femme qui m’empêchent de travailler et me font faire de la tachycardie.
Je me fais des scénarios, je me mets en colère toute seule et après je suis énervée contre mon copain qui, au final, n’a rien fait.
Comment gérer les peurs obsessionnelles et les scénarios du genre?
Comment pouvoir relativiser ces scénarios alors qu’au fond ils peuvent se révéler vrais?
Est ce que leur disparition fera apparaître la confiance envers mon amoureux?
Témoignage 2
J’en ai marre vraiment. J’ai 30 ans et j’aimerais maintenant supprimer toutes ces pensée obsessionnelles qui me font faire des choix que je ne souhaite pas, qui m’accablent et me rendent vraiment malheureuse.
Là ça fait quelques mois que je suis avec quelqu’un avec qui tout se passe bien et en plus qui me semble être une personne de confiance. Mais rien n’y fait.
Il suffit d’un truc pour que tout soit remis en question. Une rencontre, un weekend avec ses amis, la moindre chose me rend mal, craintive.
J’en deviens jalouse et je souffre beaucoup.
Je ne lui dis rien à lui car je ne veux pas qu’il me prenne pour une folle, il me rassure déjà assez… mais du coup je fuis et ça n’est pas une solution pour nous car il s’en rend compte et une fois de plus je vais vers l’autodestruction de mon bonheur.
Mais c’est plus fort que moi, je n’y arrive plus. Je ne sais pas si vous pouvez m’aiguiller, mais dans ces moments de désespoir, je suis ouverte à tout conseil.
C’est donc pour ces deux lectrices, et pour vous si vous vivez une situation similaire qui vous fait souffrir, que j’ai écrit cet article.
Comment définir la jalousie maladive?
Puisque, dans mes articles, j’aborde en profondeur les différentes facettes du trouble obsessionnel-compulsif (toc), j’aimerais d’abord préciser que je ne parle pas ici de petits doutes bénins au sujet de la fidélité de son ou sa partenaire.
Je parle plutôt d’une obsession qui nuit à la qualité de vie de la personne qui la vit, de celle qui la subit et, donc, du couple.
On parle de jalousie maladive ou excessive lorsque les doutes sont omniprésents: ils sont devenus une obsession.
Dans le toc, les obsessions sont composées de pensées, d’images, de «vidéos», de scénarios, etc. qui reviennent sans cesse à l’esprit et causent de la souffrance.
Je vous invite à lire cet article si vous désirez avoir une définition étoffée des obsessions ainsi qu’une liste des plus courantes d’entre elles.
Ainsi, la personne qui souffre de ce type de jalousie est obsédée par la possibilité que l’être aimé puisse:
- La quitter;
- La tromper avec quelqu’un d’autre;
- Être attiré par d’autres;
- Etc.
Quels sont les signes de la jalousie obsessionnelle?
Si vous souffrez de jalousie maladive, vous êtes constamment en train de vérifier la fidélité de votre partenaire amoureux.
Vos doutes se concentrent sur les actions, les pensées et les sentiments présents, futurs (et parfois passés) de votre partenaire.
Vos inquiétudes portent donc sur ce que votre partenaire peut ou pourrait faire, penser et ressentir envers les autres.
Ces craintes peuvent aussi porter sur l’existence de relations passées et les actions et les sentiments qu’elles ont pu impliquer, avec des ex notamment.
Plus concrètement, les signes de la jalousie maladive impliquent des obsessions, comme des pensées, des scénarios et/ou des images où votre partenaire vous est infidèle.
Ces obsessions peuvent aussi impliquer une peur obsessionnelle que votre partenaire ne s’intéresse pas ou ne s’intéresse plus à vous.
Les obsessions constituent la première composante du trouble obsessionnel-compulsif.
Elles sont l’ennemi principal à abattre, et j’aborderai plus loin la meilleure solution pour vous aider si vous considérez adopter des comportements de jaloux maladif.
Si les obsessions sont difficiles à vivre, c'est parce qu’elles sont source de tourments, d’anxiété, de culpabilité, etc., et la manière d’y réagir est tout aussi souffrante.
Dans le toc, la réaction aux obsessions se nomme «compulsion».
Dans la jalousie maladive, les compulsions visent donc à vérifier d’un grand nombre de manières si votre partenaire vous aime et vous est fidèle.
Ces comportements visent à rassurer et entrent pour la plupart dans la catégorie des «compulsions de vérification» (voir mon article complet intitulé «La solution pour soigner le TOC de vérification et s’en sortir»).
En voici des exemples:
- Tenter de vous souvenir de moments (ou analyser le comportement de votre partenaire) pour vous assurer qu’il/elle n’a pas marqué d’intérêt sentimental/sexuel pour d’autres;
- Questionner régulièrement votre partenaire pour savoir où il/elle était, avec qui et à quel moment;
- Surveiller le comportement de votre partenaire (en public par rapport aux autres, quand il/elle regarde la télévision, lit des magazines, etc.) pour voir s’il/elle semble s’intéresser à d’autres;
- Surveiller le courrier, les emails, les appels et l’utilisation du téléphone de votre partenaire pour s’assurer qu’il/elle est digne de confiance;
- Dans certains cas, aller jusqu’à suivre votre partenaire pour surveiller ses activités et s’assurer qu’il/elle n’est pas infidèle;
- Etc.
Ces exemples de compulsions ne sont évidemment pas exhaustifs et les compulsions peuvent prendre plusieurs autres formes.
Par exemple, les personnes qui souffrent de jalousie maladive peuvent imposer des règles et des restrictions à leur partenaire sur les endroits où il/elle peut aller, combien de temps il/elle peut ne pas être joignable, etc.
Le/la partenaire peut être accusé(e) d’avoir des intentions infidèles simplement en regardant une personne du sexe opposé (dans le cas des couples hétérosexuels).
L’évitement est aussi une réaction très fréquente face aux peurs obsessionnelles.
Pour la personne qui souffre de jalousie maladive, l’évitement consistera parfois à aller jusqu’à rompre la relation amoureuse, qui était pourtant positive et fonctionnait, pour arrêter de souffrir de ces horribles doutes.
Nul besoin de vous préciser que je crois qu’il vaut mieux traiter ce problème de toc que de se priver d’une vie amoureuse heureuse en se sabordant de cette manière.
Le docteur Jonathan Grayson, un grand spécialiste du traitement des tocs, relate que lorsqu’il discute avec des personnes qui souffrent de jalousie obsessionnelle-compulsive, elles croient souvent avoir des preuves pour étayer l’infidélité de leur partenaire.
Par exemple, si elles surprennent leur partenaire à commettre un petit mensonge, elles en concluent que s’il/elle peut mentir à propos de petites choses, il est évident qu’il/elle peut mentir à propos de choses beaucoup plus importantes.
Pourtant, ce n’est souvent pas la réalité.
Par exemple, les «petits mensonges» peuvent être utilisés pour éviter d’avoir de grosses disputes.
Cela ne justifie en rien l’usage du mensonge, certes, mais cela illustre qu’un petit mensonge n’est pas nécessairement suffisant pour tirer des conclusions sur l’infidélité d’une personne.
À ce stade de l’article, vous vous demandez peut-être si votre jalousie est «normale» ou si elle est excessive?
C’est en effet une très bonne question, et il me semble important d’apporter des nuances.
Votre jalousie est-elle vraiment «maladive»?
Évaluer si une expression de la jalousie est normale ou maladive peut s’avérer hasardeux.
Cet article n’a pas de prétention diagnostique: il vise à vous fournir des pistes pour vous aider.
Mais voici une question fondamentale dont la réponse apportera une nuance dont vous devez tenir compte.
Si vous avez un comportement de «jaloux maladif», est-ce que votre partenaire a été infidèle récemment?
En effet, si une infidélité a réellement eu lieu dans un passé récent (dans les 12 derniers mois, par exemple), cela peut susciter une jalousie importante sans que cela ne soit nécessairement une expression du trouble obsessionnel-compulsif.
La plupart des personnes qui sont victimes d’infidélité se comportent pendant un certain temps d’une manière qui s’apparente à de la jalousie obsessionnelle-compulsive.
Cela est normal puisqu’on leur a menti; on les a trahies.
Si ces personnes trompées décident de poursuivre la relation, il est normal qu’elles se demandent si elles ont fait le bon choix et si le jeu en vaut bien la chandelle…
Elles se demandent donc légitimement si leur partenaire les trompera de nouveau, et cela peut être très angoissant.
Elles aimeraient avoir les réponses aux questions qui les tourmentent, mais ces réponses ne viennent pas.
Alors si c’est votre situation, je vous invite à prendre votre jalousie avec nuance avant de conclure qu’elle est obsessionnelle.
Avec le temps, si elle diminue, ce le signe que la blessure de la trahison guérit, que la confiance se rétablit, et que vous ne souffrez peut-être pas de ce toc.
Quelles sont les causes de la jalousie maladive?
Les causes peuvent être multiples.
Tout d’abord, comme pour les autres troubles anxieux, vous vivez probablement plus d’anxiété que la moyenne.
Il existe donc une base biologique (génétique) qui prédispose certaines personnes à souffrir davantage de trouble anxieux que d’autres.
Mais cette prédisposition n’est souvent pas la seule cause qui porte à en souffrir.
Il est possible d’avoir vécu de mauvaises expériences et s’être fait tromper dans le passé.
Cela a pu se produire récemment, comme je viens d’en parler, mais si vous avez vécu plusieurs mauvaises expériences du genre, avec un(e) ou plusieurs partenaires, ces blessures ont pu laisser des marques profondes.
Mais plus simplement, vous êtes peut-être aussi victime du piège que vous a tendu votre cerveau.
Comme je l’explique plus en détail dans mon livre qui explique comment éliminer les pensées obsessionnelles, si vous avez des tendances anxieuses, ce toc de jalousie maladive peut se développer de cette manière:
1. Une pensée (image, etc.) de votre partenaire en train de vous tromper s’impose à votre esprit.
2. Cette pensée (image, etc.) intrusive est désagréable et vous y réagissez vivement par du rejet: vous tentez de l’éliminer de votre esprit.
3. Cette réaction de rejet fait revenir ce genre de pensées (images, etc.) régulièrement dans votre esprit et vous porte à développer des compulsions pour vous en soulager et vous assurer que ces pensées sont fausses (vous rassurer).
C’est ainsi que de nombreuses obsessions se forment et se renforcent progressivement, à travers le trouble obsessionnel-compulsif, jusqu’à nous faire la vie dure.
Cet «hameçon mental», comme j’aime l’appeler, est fréquent chez les personnes qui souffrent de pensées obsessionnelles sur différents sujets, et la peur d’être trompé(e) et la jalousie qui en découle est l’un de ces sujets.
Mais si vous lisez cet article, c’est probablement parce que vous cherchez aussi des solutions.
Heureusement, il en existe.
Vaincre sa jalousie maladive: la meilleure solution
Soigner la jalousie maladive n’est pas si facile.
C’est pourquoi j’ai écrit un article complet sur ce sujet au lieu de ne réserver qu’une section plus brève dans cet article.
Mais en terminant, sachez qu’il existe heureusement des manières à la fois simples et efficaces pour se libérer de ces pensées obsessionnelles qui mettent en scène, par exemple, la peur de se faire tromper.
C’est la raison pour laquelle j’ai créé un programme Web complet pour soigner le TOC de manière personnalisée qui vous aidera à vous libérer de ces pensées et de ces peurs.
Mes ressources ont déjà aidé un grand nombre de personnes et je reçois régulièrement des messages de remerciements de la part de celles et ceux qui en tirent profit, ce qui me rend très heureux!
Voici la page qui présente mon ebook et mon programme contre le TOC:
Libérez-vous du TOC et des obsessions
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En terminant, il existe un autre trouble obsessionnel-compulsif relié aux relations amoureuses et qui consiste à douter de son amour pour l'autre et à le tester constamment.
Il s'agit du TOC du couple sur lequel j'ai aussi écrit un article détaillé.
Cette page regroupe d'ailleurs l'ensemble de ce que je vous offre comme solutions sur le TOC en ligne.
Cet article détaillé vous présente la base pour traiter le trouble obsessionnel-compulsif.
Cet article recueille des témoignages de guérison du TOC qui vous montrent qu'aller mieux est véritablement possible.
Et voici un article sur la peur d'être trompé(e) et un test qui vous aidera à évaluer votre degré de jalousie.
Profitez-en!
Mais si vous désirez obtenir un support personnalisé rapidement, je vous conseille de consulter un(e) psychologue d’orientation cognitivo-comportementale qui est spécialisé(e) dans le traitement du TOC.
Si vous ne savez pas où chercher pour trouver cette aide spécifique ou si vous ne disposez pas de telles ressources à proximité de chez vous, je vous invite à lire cet article qui vous expliquera comment consulter d’excellents psychologues à distance, par Internet.
J’espère de tout cœur que mon article aura su vous aider à mieux comprendre le phénomène de la jalousie maladive et vous aura orienté vers la solution la plus efficace dont vous tirerez profit.
Si vous avez un témoignage à partager ou des questions, n’oubliez pas que les commentaires ci-dessous sont là pour vous!
Références
- Da, C. Stravogiannis, Andrea Lorena, et al., «Pathological jealousy and pathological love: Apples to apples or apples to oranges?», dans Psychiatry Research, 2018, vol. 259, p. 562-570.
- Doron, Guy et al., «Relationship obsessive compulsive disorder (ROCD): A conceptual framework», dans Journal of Obsessive-Compulsive and Related Disorders, 2014, vol. 3, no 2, p. 169-180.
- Ecker, Willi, «Non-delusional pathological jealousy as an obsessive-compulsive spectrum disorder: Cognitive-behavioural conceptualization and some treatment suggestions», dans Journal of Obsessive-Compulsive and Related Disorders, 2012, vol. 1, no 3., p. 203-210.
- Grayson, Jonathan, Freedom from Obsessive Compulsive Disorder: A Personalized Recovery Program for Living with Uncertainty, 2014, Berkley Trade, 384 p.
- Marazziti, Donatella et al., «Normal and obsessional jealousy: a study of a population of young adults», dans European Psychiatry, 2003, vol. 18, no 3, p. 106-111.
- Parker, G. et Barrett, E., «Morbid Jealousy as a Variant of Obsessive-Compulsive Disorder», dans Australian & New Zealand Journal of Psychiatry, 1997, vol. 31, no 1, p. 133-138.
Gwenaëlle a écrit
Bonjour Nicolas,
J’ai acheté votre programme pour traiter le TOC avec votre livre il y a quelques semaines et je voulais vous remercier car ils m’ont beaucoup aidée. Mes pensées n’ont pas encore définitivement disparu mais, comme vous le dites, je pense qu’il faut prendre le temps d’appliquer les stratégies et d’avoir la patience que cela fasse effet!
J’ai un copain depuis 2 ans maintenant. Nous avons fait une pause car on avait assez souffert de mon TOC tous les deux mais, après une semaine, il a réalisé qu’il m’aimait vraiment!
Depuis tout va bien à part le fait que je sens un petit malaise: j’avais une pensée qui me disait sans arrêt «es-tu sûre qu’il n’aime pas une autre fille?» en lui parlant et au bout de plusieurs semaines j’ai réussi à retrouver à peu près la confiance que j’avais en lui. Je n’ai plus cette pensée.
Merci beaucoup en tout cas, vous faites un travail fantastique!
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Gwenaëlle,
Vous êtes très gentille d’avoir pris le temps de partager votre expérience dans les commentaires. Les doutes obsessionnels liés au couple sont relativement fréquents et, comme vous avez pu l’expérimenter, il est possible de s’en libérer et de faire diminuer significativement l’anxiété qui est associée.
Je suis heureux que mon programme et mon livre vous ait été utiles et je vous remercie encore de me l’avoir communiqué!
Je vous souhaite le meilleur.
Sarah a écrit
J’aime vraiment mon copain et mon problème de jalousie a failli détruire mon couple complètement. Après la lecture attentive de votre livre sur les pensées obsessionnelles et après avoir suivi votre programme de traitement du TOC, j’ai mis en application vos stratégies par rapport à mes doutes et mes inquiétudes et cela m’a permis de sauver la situation.
J’ai encore du travail à faire mais je suis sur la bonne voie.
J’ai compris beaucoup de choses sur la manière dont mes pensées et mes inquiétudes revenaient sans cesse.
Je tiens à vous remercier Nicolas.
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci beaucoup de votre commentaire Sarah. Je suis très heureux que mon livre et mon programme aient pu vous être utiles et vous aider dans votre couple.
Je vous souhaite le meilleur.
Amandine a écrit
Bonjour,
Je suis avec mon homme depuis 3 ans maintenant. Nous sommes vraiment faits l’un pour l’autre et nous nous aimons de tout notre cœur. Mais depuis presque un an maintenant, je fais une fixette sur les relations que mon conjoint a eues avant moi.
C’est survenu après un week-end chez un ancien couple d’amis à lui, que je rencontrais pour la première fois, et qui n’ont pas arrêté de faire des allusions à ses ex. (par exemple de se rappeler certaines sorties ou évènements où il était avec quelqu’un d’autre, l’ancienne maison ou appart qu’il habitait avec une ex, le fait que toutes ses relations précédentes se soient très mal finies, etc.)
Et depuis ce malheureux week-end, je pense tous les jours aux relations qu’il a eues, le fait qu’il avait des sentiments pour d’autres femmes, qu’il les caressait, qu’il leur faisait l’amour, des bisous, etc.
Ça me fait énormément souffrir. Et notre couple commence vraiment à en pâtir. Je sais pourtant qu’il ne pense pas à son passé car toutes les relations avant moi n’ont été que catastrophe et déception pour lui. Je sais qu’il n’y a que moi dans sa vie et qu’il m’aime infiniment. Mais je n’arrive pas à ne pas y penser, à ne pas m’imaginer toutes ces choses. Et quand je vais mieux, une simple allusion à sa vie d’avant et je rechute. Tristesse, colère, voire même de la haine des fois.
Les choses pourraient être simples mais je complique tout et je m’en veux beaucoup de lui faire vivre ça, lui qui n’a rien fait de mal.
C’est en train de me bouffer et je me perds un peu plus chaque jours.
Je ne sais plus quoi faire pour y remédier.
Je suis tombé sur votre site en cherchant des réponses à ce qu’il m’arrive et je pense souffrir de TOC et plus précisément de jalousie maladive. Mais je n’ai pas l’impression que les exercices tel que s’imaginer son partenaire avec qqn d’autre m’aidera.
Avez vous une suggestion ou pensez-vous qu’un de ces exercices puissent m’aider ?
Merci beaucoup pour votre site en tout cas.
Amandine
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Amandine,
Je compatis avec ce que vous vivez. Si vous souffrez d’un TOC de jalousie, le traitement d’exposition avec prévention de la réponse tel que je le présente sommairement dans ce présent article est effectivement le plus efficace.
Mais l’appliquer ne s’improvise pas et nécessite un cadre clair et une compréhension de l’ensemble du fonctionnement du TOC et de son traitement.
Vous pouvez obtenir cet accompagnement en consultant un(e) psychologue TCC spécialisé(e) dans le traitement du TOC. Mon programme Web vidéo peut aussi vous aider à comprendre le TOC, ses pièges et apprendre comment appliquer le traitement de manière autodirigée (je ne fais pas moi-même de consultation).
Enfin, mon livre sur les pensées intrusives (comme celles de vous imaginer votre compagnon avec ses ex) contient des stratégies qui peuvent également vous aider, mais il ne constitue que l’introduction de mon programme et ce dernier l’inclut gratuitement. Mon programme est donc ma meilleure ressource pour vous aider.
Je vous souhaite le meilleur.
Julia a écrit
Merci beaucoup pour votre article. Il m a beaucoup aidée au fil de la lecture.
Nicolas Sarrasin a écrit
Je suis heureux que mon travail vous ait été utile Julia. 🙂
Florence a écrit
Bonjour,
Mon compagnon souffre de jalousie ultra maladive. C’est invivable. Si mon regard se tourne vers un homme, sans aucune pensée négative, c’est la guerre! Je n’ose plus sortir avec lui, il me détruit chaque jour. D’ailleurs, j’ai été hospitalisée à cause de cette jalousie obsessionnelle que je subis. Je n’en peux plus, je suis fatiguée. Au bord du gouffre, je vous écris d’un hôpital. Sa jalousie m’a conduite à une dépression très sévère et un alcoolisme grave.
Nicolas Sarrasin a écrit
Je compatis avec ce que vous vivez Florence. Puisque le seul moyen de sortir d’une telle jalousie maladive est d’en prendre la décision, tant que votre compagnon ne décidera pas d’en sortir et de chercher un traitement à son problème, il continuera à vous faire souffrir. Dans les conditions extrêmes que vous décrivez, il semble que le quitter serait l’avenue la plus saine pour vous.