On croit parfois que le lâcher prise consiste simplement à rester calme, à devenir zen...
Mais le lâcher prise est beaucoup plus.
Découvrez cette capacité unique qui permet d’accepter ce que nous ne pouvons pas contrôler, pour nous libérer du passé et de la souffrance.
Profitez aussi des outils que je vous propose pour y parvenir!
Car c’est parfois en perdant quelque chose que nous trouvons beaucoup plus.
En quoi consiste le lâcher prise?
Le lâcher prise consiste à être capable de modifier son regard sur le monde, à s’ouvrir à l’imprévu sans devoir se battre sans cesse.
Le lâcher prise rime aussi avec acceptation, pardon, et demande parfois de faire le deuil de ce à quoi l’on tient.
Il vous a probablement été donné de rencontrer des personnes qui dirigeaient continuellement leur colère contre des détails qui vous paraissaient futiles.
Ces personnes empoisonnent leur vie et entretiennent une inépuisable révolte intérieure qui est source d'émotions négatives.
Comme le parachutiste qui s’élance dans le ciel, le lâcher prise est un véritable «acte de foi» dans la vie.
Mais une attitude aussi extrême n’est pas nécessaire pour s’emprisonner dans des pensées et des émotions douloureuses.
L’incapacité à accepter les événements, surtout ceux qui nous font souffrir, génère des souffrances qui peuvent se poursuivre pendant toute une vie...
Si vous êtes un(e) habitué(e) de mon site et de mes livres, vous savez quelle importance j’accorde aux «distorsions cognitives», ces pensées tordues qui nous font voir la réalité et nous-même d’une manière qui nous fait tant souffrir.
Eh bien lorsqu’on a de la difficulté à lâcher prise, vous pouvez avoir la certitude que quelques-unes de ces distorsions sont en train de causer leurs habituels dégâts.
Vous voulez des exemples?
En voici trois.
1. La culpabilité
Nous souffrons parce que nous croyons que nous aurions dû faire les choses différemment.
Ce faisant, nous ne pouvons décrocher de l’idée que nous avions un contrôle et que nous aurions pu éviter quelque chose (et/ou faire les choses différemment).
À ces occasions, non seulement nous surestimons (infiniment) le contrôle que nous avions sur la situation (si nous n’avons jamais eu quel que contrôle que ce soit), mais nous oublions que la situation est passée et que nous ne pouvons pas revenir en arrière.
Cette culpabilité revient donc à s’automutiler mentalement…
2. L’autodénigrement
L’autodénigrement est le petit frère de la culpabilité.
Plutôt que d’accepter la réalité et de lâcher prise, il entretient l'idée que plus nous souffrons, plus nous accordons de valeur à la situation que nous regrettons, et plus cela nous donne de l’importance.
Malheureusement, cette autoflagellation ne mène absolument nulle part elle non plus...
3. Le doute de soi
La difficulté à lâcher prise vient souvent du fait que nous nous mettons en doute.
Lorsque nous accordons trop d’importance à ce que pensent les autres, nous abdiquons à exercer notre propre volonté et à vivre de manière authentique.
L’estime de soi est donc un élément clé à développer pour réussir à lâcher prise.
Ce ne sont que trois exemples, et je pourrais vous en donner au moins 97 de plus!
Mais ce serait un peu long… et je préfère aborder les solutions dans cet article.
Ces manières tordues de voir la réalité entretiennent donc en nous des émotions désagréables avec lesquelles nous vivons parfois depuis de nombreuses années.
En fait, quand on s’autodénigre et on culpabilise, quand on vit de la colère ou du découragement, c’est souvent parce qu’on a pris l’habitude d’entretenir ces émotions à travers nos pensées et notre manière de voir la réalité.
Pour réussir à lâcher prise, il faut donc accepter d’apporter certains changements dans notre manière de voir le monde et de nous percevoir.
Vivre dans la prison de nos «croyances fondamentales»
Les enfants sont très friands d’histoires n’est-ce pas?
Ils en demandent et en redemandent encore et encore.
Et vous croyez peut-être que ça s’arrête avec l’âge adulte?
Pas du tout.
Bien sûr, on lit des romans, on va au cinéma, on écoute des séries à la télé… Ce sont des histoires.
Mais les être humains vont beaucoup plus loin: ils vivent littéralement à travers les croyances auxquelles ils adhèrent.
Et ces croyances peuvent aussi être des histoires.
Par exemple, pour les anciens Égyptiens, les pharaons étaient de véritables dieux sur terre.
Peu de temps avant le 24 octobre 1929, au début du krach boursier qui a marqué l’histoire, les gens achetaient frénétiquement des actions surévaluées, croyant que leur prix allait continuer de monter…
Dans l’Antiquité, et particulièrement entre le 16e et le 18e siècle en Europe, on croyait vraiment que le fait de saigner les gens les aidait à guérir, car cela devait rééquilibrer leurs humeurs et rétablir leur santé…
Ces croyances nous font sourire aujourd’hui.
Mais pensez-vous que les croyances à travers lesquelles nous vivons ont disparu?
Loin s’en faut !
En psychologie, les croyances fondamentales (Core Beliefs en anglais) constituent le sens profond à partir duquel nous nous définissons, nous percevons les autres, le monde, et à travers lequel nous nous projetons dans l’avenir.
Ces croyances fondamentales contribuent à nous définir, à nous dire ce qui est bien et ce qui est mal.
Ces croyances sont très fortes, et elles sont ancrées depuis longtemps en nous.
Cela signifie aussi qu’elles sont habituellement inflexibles, donc qu’elles sont très difficiles à changer, pour le meilleur et pour le pire…
Ces croyances sont très importantes et elles nous sont utiles au quotidien.
Mais que se passe-t-il lorsque des pensées tordues (distorsions cognitives) s’immiscent dans nos croyances fondamentales?
Vous l’avez deviné: elles nous font la vie dure en nous empêchant, notamment, de lâcher prise…
Car vous pouvez croire que vous êtes une bonne personne mais, selon vos croyances, vous pouvez aussi penser que vous n’avez aucune valeur…
Des croyances bien actuelles qui rendent le lâcher prise difficile...
Si les pharaons et les saignées sont un tantinet dépassés, nous continuons de vivre dans une société qui véhicule des croyances bien de leur temps.
En fait, ces croyances sont tellement présentes, elles nous entourent depuis tellement longtemps que nous ne les voyons même plus comme des croyances…
Elles sont devenues des évidences.
Et ces «évidences» peuvent, à notre insu, engendrer beaucoup de pression, de stress, et nous empêcher de lâcher prise.
J’aimerais ici me concentrer sur un exemple qui est très présent autour de nous.
Mais si votre situation de lâcher prise ne concerne pas cet exemple, n’arrêtez pas de lire ici!
Cet exemple recoupe les autres situations et les constats que j’en tirerai, ainsi que les outils qui suivront, vous seront très utiles pour lâcher prise, peu importe votre situation.
Alors, quel est cet exemple?
La performance et la consommation sont des croyances contemporaines particulièrement importantes qui favorisent la culpabilité, l’autodénigrement et augmentent la pression.
Selon ces croyances, nous sommes ce que nous faisons et ce que nous possédons.
Les personnes qui ne voient plus la performance comme une simple croyance et qui y adhèrent profondément risquent de vivre une conséquence tragique: leur désir de contrôle augmentera beaucoup.
Car pour être performant et pour se valoriser à travers la société de consommation, nous devons suivre certains critères très importants qui nous définissent et sans lesquels nous ne sommes rien.
Ces critères sont exigeants, stricts, implacables.
Des exemples?
- «Je dois toujours réussir tout ce que j’entreprends.»
- «Les autres doivent toujours m’apprécier et m’admirer.»
- «L’échec est intolérable.»
- «Je dois avoir une belle carrière et de grandes réalisations pour mériter le respect des autres.»
- «Je n’existe qu’à travers l’admiration des autres.»
- «Je dois être productif et performant.»
Vous voyez ce dont je parle?
Pour correspondre à ces critères, nous devons exercer beaucoup de contrôle sur nous-même, sur les autres et sur les événements.
Et ce qu’il y a d’ennuyeux avec les autres et avec les événements, c’est qu’ils se plient rarement à notre volonté, aussi forte soit-elle…
Vous voyez quelles en sont les conséquences?
Les risques de vivre de la déception, des regrets et de la culpabilité augmentent monstrueusement !
Plus les critères sont élevés et rigides, et plus le besoin de contrôle augmente, et plus les souffrances risquent de se manifester.
Dans ma vie, à travers mon travail, j’ai souvent eu l’occasion de côtoyer des personnes très performantes.
Il s’agissait de gens d’affaires (plusieurs très riches), des professeurs d’universités ou d’autres personnes occupant des postes exigeants et prestigieux dans différentes organisations.
Eh bien très souvent, trop souvent devrais-je dire, ces personnes qui avaient tout pour être heureuses, selon les critères de la société de la performance, étaient en fait plutôt malheureuses, et souvent vides…
Cela illustre le fait que si l’on joue au jeu de la performance, même quand on « gagne », si on endosse ces croyances pour de mauvaises raisons:
- On risque de se sentir vide et absurde;
- On risque de ne pas se sentir soi-même (perte d'authenticité);
- En ne se concentrant que sur la performance, on nuira à nos relations tellement nourrissantes qui contribuent pourtant à nous rendre heureux;
Bref, on poursuivra des chimères…
Et c’est ce contexte qui cause souvent les crises personnelles, dans la quarantaine par exemple, quand on s’aperçoit qu’on a poursuivi de vains objectifs.
Ces croyances ne correspondent pas à qui nous sommes vraiment.
Elles se sont greffées à notre personnalité.
Elles ont influencé nos actions à mesure que nous y avons adhéré et que nous nous sommes mis à fréquenter des gens qui les partageaient.
Au lieu de nous sentir riches de nous-mêmes et accomplis, cette poursuite effrénée de la performance nous a éloignés de nous-mêmes et des personnes les plus importantes.
Ces croyances sont devenues des évidences et elles ont façonné notre manière de voir le monde.
Bien sûr, la poursuite de la performance à tout prix n’est qu’un exemple des croyances fondamentales qui peuvent nous empêcher de lâcher prise.
Un grand nombre d’autres situations peuvent nous faire souffrir.
Par exemple:
- Des frustrations et des traumatismes passés dont nous avons de la difficulté à effacer le souvenir;
- Le deuil d’une personne ou d’une relation qui nous était chère;
- Le fait de ne pas nous accepter comme nous sommes, de vouloir être quelqu’un d’autre;
- Ne pas atteindre un objectif qui est très important pour nous.
- Etc.
Cette liste peut être virtuellement infinie…
Nous pouvons donc vivre bien des situations auxquelles nous restons accrochés et qui nous font souffrir encore en encore…
Alors quelle que soit la raison pour laquelle vous désirez affûter votre capacité à lâcher prise, voici le point commun sur lequel porter votre attention.
Ce point commun, c’est le contrôle !
L’être humain a la fâcheuse tendance à vouloir contrôler bien des choses, et surtout celles qu’il ne contrôle pas (du tout).
«Zone de contrôle» versus «zone de préoccupations inutiles»
Pensez un moment à vos activités et à vos préoccupations.
Vous constaterez que vous n’avez aucun contrôle sur certaines d’entre elles, alors que vous contrôlez directement d’autres activités, celles qui vous donnent des résultats.
Les premières se situent dans la zone de préoccupations inutiles et les secondes dans la zone de contrôle.
Pour lâcher prise, vous devez vous concentrer sur ce que vous pouvez changer.
Vous dirigez alors votre énergie sur ce qui apporte des améliorations à votre vie.
Au contraire, si vous gaspillez votre énergie à vous préoccuper de choses que vous ne pouvez pas changer, vous ne nourrirez que la frustration et le ressentiment.
Par exemple, si vous vous contentez de relever les faiblesses des autres, de critiquer le moindre détail qui vous dérange mais sur lequel vous n’avez aucune prise, vous augmentez votre sentiment d’être une victime et vous refusez la responsabilité de construire votre vie.
Une petite histoire qui illustre bien le lâcher prise…
Par un beau jour d’été, je marchais calmement dans un parc et je m’assis sur un banc public pour lire.
C’est alors qu’un petit garçon et sa mère retinrent mon attention.
Ce dernier tenait fermement dans sa petite main la corde qui retenait un gros ballon coloré gonflé à l’hélium.
Tout à coup, un coup de vent tira sur la corde, ce qui fit lâcher la corde au bambin, et le ballon s’envola vers le ciel.
Sa réaction fut instantanée et me stupéfia. Plutôt que de pleurer la perte de son ballon, il s’écria: « Oh! Regarde maman comme mon ballon vole! ».
Ce jour-là, ce petit garçon m’apprit quelque chose de très utile.
Peu importe ce qui nous arrive, c’est toujours notre façon de nous accrocher aux événements qui nous nuit le plus.
Nous pouvons toujours trouver un côté constructif à ce qui nous arrive.
Il s’agit parfois de changer un peu notre manière de voir les choses…
Pour vous aider à lâcher prise, vous devez découvrir qui vous êtes vraiment
La source de notre souffrance ne vient pas de qui nous sommes vraiment, mais plutôt de qui nous croyons être.
Pour arriver à lâcher prise, nous devons donc apprendre à nous connaître véritablement.
Une grande part de la souffrance découle de la manière dont nous nous croyons reliés aux événements.
C’est ce qui nourrit le désir de les contrôler.
Plus nous nous attachons aux événements et plus nous craignons de perdre le contrôle.
Mais lorsque nous acceptons de ne rien pouvoir changer (à ce que nous ne contrôlons pas), une profonde libération se manifeste.
Des événements se produisent, mais ces événements ne sont pas vous-mêmes.
Ils traversent votre vie, pour ainsi dire.
Plus vous vous en détacherez en constatant combien vous ne les contrôlez pas, plus vous accepterez qu’ils se produisent.
Évidemment, je parle toujours ici d’événements sur lesquels vous n’avez aucun contrôle, comme la mort d’une personne chère, par exemple.
Mais n’oubliez pas que vous gardez un certain contrôle sur une partie importante de votre vie, et que ce contrôle est sain et gagne à être développé.
Il ne s’agit pas de refuser de s’affirmer ou de se défendre dans une situation où nos actions peuvent faire la différence: lorsque nous avons au moins un certain contrôle.
Le lâcher prise doit s’exercer sur ce qu’on ne contrôle pas et qu’on s’entête à vouloir contrôler malgré tout…
Ainsi, le lâcher prise consiste à se choisir de manière intègre, pour devenir plus authentique.
Car l’authenticité implique d’être soi-même, véritablement, et non pas la personne que l’on croit devoir être pour faire plaisir aux autres ou pour correspondre à un modèle que la société valorise.
Ce n’est pas un hasard si je vous ai présenté l’exemple de la performance à tout prix tout à l’heure.
Plus vous ferez dépendre qui vous êtes de normes extérieures à vous-même, et plus vous croirez devoir exercer du contrôle dans différentes situations.
Et plus vous vous concentrerez à contrôler ce qui se trouve à l’extérieur de vous-même, plus vous vous éloignerez de qui vous êtes réellement.
Accepter pour se libérer
Pourquoi lâcher prise sinon pour se soulager d’une grande souffrance?
Et si cette souffrance peut prendre différents visages, elle se manifeste habituellement à travers des émotions négatives.
Lorsque nous avons peur, par exemple, nous tentons d’éliminer cette émotion désagréable.
Il s’agit encore une fois de contrôle.
Au contraire, plus vous apprendrez à vous connaître et plus, au lieu de seulement subir la peur, vous saurez pourquoi vous avez peur.
Et cette introspection, cette prise de conscience, est fondamentale !
Pourquoi?
Parce qu’à partir du moment où vous comprenez pourquoi vous vivez certaines souffrances, vous vous mettez dans des dispositions qui vous aident à vous en libérer.
Car ce ne sont pas les situations qui sont le véritable problème, mais notre réaction à ces situations.
À partir du moment où vous savez cela, vous devenez capables d’observer les souffrances et les émotions négatives qui s’expriment en vous.
Cette capacité d’auto-observation vous permet de vous détacher de vos réactions, ce qui les aide à les diminuer et, ce faisant, réduit aussi vos souffrances.
Voici une manière de résumer ce qui se passe:
Le cercle vicieux qui est source de souffrance
- Une situation désagréable se produit.
- Vous réagissez à cette situation, ce qui occasionne des émotions négatives.
- Puisque vous souffrez, vous tentez de vous protéger en essayant de contrôler la situation sur laquelle vous n’avez aucun contrôle.
- Résultat: vous continuez à souffrir car vous n’arrivez pas à lâcher prise. La situation tourne en boucle et s’envenime.
La direction à prendre pour lâcher prise
- Une situation désagréable se produit.
- Vous réagissez à cette situation, ce qui occasionne des émotions négatives, mais vous vous connaissez et vous observez vos réactions, ce qui vous permet de comprendre d’où vient la souffrance.
- Plutôt que de combattre la situation que vous ne contrôlez pas, vous voyez que c’est votre réaction de contrôle qui vous maintient dans la souffrance.
- Résultat: Vous vous détachez peu à peu de la situation et les souffrances diminuent.
Plus vous constaterez combien votre tentative contre-productive de vous protéger de ce que vous ne contrôlez pas vous fait souffrir, et plus vous réussirez à réorienter vos actions de manière à sortir de ce cercle vicieux.
Guy Finley et le lâcher prise
L’auteur états-unien Guy Finley a merveilleusement enrichi la réflexion sur le lâcher prise et a écrit plusieurs best-sellers sur le sujet.
Plus jeune, il a obtenu un grand succès dans sa carrière, mais cela ne suffisait pas à le rendre heureux.
Il a compris que la vraie richesse de l’existence se trouve au-delà de la réussite matérielle.
Dans son livre The Secret of Letting Go, il propose une stratégie pour lâcher prise qui fait écho au processus que je viens de vous présenter.
Il appelle cette stratégie « Arrête, Regarde et Écoute » (Stop, Look and Listen):
1. Dès que vous commencez à ressentir de l’anxiété, arrêtez et prenez conscience de ce qui se passe en vous pour voir quelles sont les pensées qui vous portent à essayer de maîtriser ce qui est hors de votre contrôle.
Ne donnez aucun crédit à ces pensées: elles ne sont pas importantes.
2. Ensuite, regardez la situation pour avoir la certitude que vous allez dans la bonne direction.
Observez et prenez conscience du fait que c’est ce qui se passe en vous (vos réactions) qui est source de souffrance.
Vous verrez ainsi qu’aucune émotion négative ne cessera d’elle-même (si vous entretenez le cercle vicieux).
3. Enfin, écoutez. Les deux étapes précédentes auront fait ressortir les fausses croyances qui vous convainquent d’exercer du contrôle.
Dès que vous savez que ces croyances n’ont pas de pouvoir sur vous-même, vous pouvez les laisser aller plus facilement.
Guy Finley insiste sur le fait que plus on se pratique à prendre conscience de ce qui se passe en nous et plus nous construisons de nouvelles habitudes qui prennent le pas sur les anciennes.
Il propose aussi plusieurs questions que vous pouvez reformuler par rapport à vous-même et qui vous aideront à lâcher prise:
- Au lieu de vous demander « Pourquoi les choses doivent-elles se dérouler ainsi? », demandez-vous « Pourquoi est-ce que la manière dont je me sens devrait dépendre de conditions extérieures à moi-même? »
- Au lieu de vous demander « Comment puis-je me protéger d’une situation difficile? », demandez-vous « Qu’y a-t-il en moi qui a besoin d’être protégé? »
- Au lieu de vous demander « Pourquoi les autres n’agissent pas comme je le désire? », demandez-vous « Qu’y a-t-il en moi qui a besoin de contrôler la manière dont les autres agissent? »
- Au lieu de vous inquiéter à propos de votre avenir, demandez-vous « N’y a-t-il jamais eu quoi que ce soit de bon qui soit sorti de l’inquiétude? »
- Au lieu de vous demander ce qui ne va pas avec une personne (lors d’un conflit, par exemple), demandez-vous « Est-ce que ce que je ressens par rapport à cette personne m’apporte quoi que ce soit de bon et de constructif actuellement? »
- Au lieu de rechercher l’approbation des autres, demandez-vous « Qu’est-ce qui est le plus important pour moi: les applaudissements de la foule ou vivre une vie épanouie selon mes valeurs? »
Pour lâcher prise, nous devons avoir confiance dans la vie et surtout nous accepter et accepter la réalité comme elle est
Comme vous le constatez, le fait de changer quoi que ce soit d’extérieur à vous-même, votre travail, vos relations, etc., ne garantira pas que les choses s’amélioreront.
Ce que vous devez changer le plus, ce sont vos réactions face aux différentes situations.
Le seul «monde» que vous contrôlez vraiment est votre monde intérieur, et c’est ce « monde intérieur » qui, ultimement, façonnera votre vie.
Comment tout avoir?
Il y a une pensée bouddhiste que j’aime beaucoup.
Elle affirme que pour tout avoir dans la vie, il faut désirer ce que nous avons, et non ce que nous n’avons pas.
Guy Finley va dans le même sens lorsqu’il explique que, pour lâcher prise, nous devons désirer la même chose que ce que nous offre la vie.
Pour accepter la vie telle qu’elle est, avec tout ce qu’elle contient de beau et de moins beau, nous devons nous mettre au diapason avec elle, en quelque sorte.
Nous devons nous rappeler constamment combien notre contrôle est limité, et lorsque la vie nous apporte quelque chose que nous n’aimons pas, ce sont d’abord et surtout nos réactions qui sont sources de souffrance.
Ces émotions négatives viennent du désir irréaliste de contrôle et des attentes illusoires de ce que la vie devrait être, et non pas de ce qu’elle est réellement.
Guy Finley illustre cela à travers deux listes qui, mises en contraste l’une vis-à-vis de l’autre, deviennent très utiles pour nous aider à lâcher prise.
Ce que nous voulons (à travers notre désir de contrôle irréaliste)
- Nous sommes anxieux parce que la vie ne coopère pas toujours pour que les événements se déroulent selon nos plans.
- Nous sommes prêts à beaucoup de sacrifices pour obtenir ce que nous désirons.
- Nous préparons nos prochaines victoires et nos prochaines batailles.
- Nous avons de la difficulté à nous reposer et à relaxer.
- Nous sommes facilement fâchés lorsque quelque chose ou quelqu’un nous empêche d’avancer.
- Nous sommes toujours attirés à vouloir quelque chose d’autre, quelque chose de plus, même contre toutes les autres personnes qui veulent la même chose.
- Nous croyons que ce que nous avons et ce que nous faisons constitue ce que nous sommes.
- Nous tentons de nous convaincre que ce que nous obtenons correspond à ce que nous désirons.
Ce que la vie est vraiment, et ce qu’elle désire pour nous (lorsque nous acceptons de lâcher prise)
- Nous ne sommes jamais déçus de ce qui arrive.
- Nous sommes toujours au bon endroit au bon moment.
- Nous sommes tranquilles et confiants peu importe les circonstances.
- L’anxiété et la colère ne nous atteignent pas.
- Nous n’avons jamais l’impression de manquer quelque chose (puisque nous acceptons tout ce qui se passe).
- Nous ne perdons jamais rien.
- Nous sommes toujours en parfait contrôle des événements: puisque nous savons que nous ne contrôlons rien, paradoxalement, nous nous sentons libres et en contrôle.
- Nous gardons l’esprit tranquille et nous sommes remplis de gratitude.
Cette dernière liste me fait penser à ces 4 principes de sagesse indienne qui illustrent autant de façons de lâcher prise et de se soulager du contrôle que nous tentons continuellement d’exercer sur notre vie:
- Peu importe ce qui est arrivé, c’est la seule chose qui pouvait arriver.
- Chaque moment est le bon moment.
- Toutes les personnes que vous rencontrez sont les bonnes personnes à rencontrer.
- Ce qui est terminé est terminé.
Bon.
Je l’avoue, même si j’aime bien Guy Finley, ce qu’il propose peut parfois paraître extrême ou utopique.
Nous n’arriverons jamais à ne pas du tout réagir aux événements, surtout aux plus désagréables.
Le but ici est de prendre ces idées, de les méditer, et de voir de quelle manière nous pouvons les appliquer en partie à notre vie pour nous détacher des frustrations, les accepter, et diminuer le stress et les souffrances.
Il s’agit d’une piste de plus pour nourrir le travail sans fin du développement personnel !
En terminant, voici quelques dernières pistes pour vous aider en ce sens:
- Pratiquez-vous à distinguer les situations que vous contrôlez de celles que vous ne contrôlez pas. Vous pouvez même les noter dans un cahier pour vous en souvenir la prochaine fois.
- Prenez conscience du degré de ressentiment que vous vivez face aux situations sur lesquelles vous n’avez aucun pouvoir. Cette prise de conscience est un rappel: c’est à ce moment qu’il faut lâcher prise.
- Quelles sont, parmi les sept manières de lâcher prise, celles qui vous conviennent le mieux? Essayez-en une dès que l’occasion se présente.
- La prochaine fois que vous avez de la difficulté à accepter une situation, demandez-vous si vous pouvez la changer. Si ce n’est pas le cas, rien ne sert de vous acharner, car vous ne vous acharnerez que contre vous-même.
Mais même si le lâcher prise est facile à comprendre, il reste trop souvent difficile à appliquer.
Et même si j'essaie de vous offrir les articles les plus riches et les plus détaillés possibles, ils restent limités pour vous présenter toutes les méthodes, les stratégies et les exercices pour obtenir les meilleurs résultats.
Suite à de nombreuses demandes de la part de lecteurs, j'ai décidé d'écrire un ebook qui contiendrait les meilleurs outils, les plus actuels et les plus efficaces pour réussir à lâcher prise.
Il est maintenant disponible et, à en juger par les commentaires positifs que j'ai déjà reçus, il est très apprécié!
Et si vous voulez plus d'informations à son sujet, voici une présentation détaillée de mon livre sur le lâcher prise.
Mais si vous préférez obtenir de l'aide individuelle pour trouver des solutions à certains problèmes personnels ou qui touchent vos proches, cet article vous présente une ressource unique qui pourra beaucoup vous aider.
Et en résumé, voici sept angles généraux à retenir à travers lesquels vous pourrez lâcher prise plus facilement:
1. Enrichissez votre vision du monde et sortez de vos habitudes
Lâcher prise consiste à refuser les impératifs qui nous commandent d’être parfaits, de tout réussir, de toujours plaire aux autres, etc. Diminuez plutôt vos interdits et les conclusions qui limitent votre vie.
2. Faites confiance aux autres et acceptez-les comme ils sont
Nous ne pouvons contrôler les actes ni les pensées des personnes que nous côtoyons.
Ainsi, il vaut mieux accepter les autres comme ils sont plutôt que de vouloir les changer et même les « sauver ».
Si vous laissez les autres être eux-mêmes, grâce à votre confiance, ils répondront davantage à vos attentes.
3. Cultivez l’ouverture et adaptez-vous au changement
Comme nous l'avons vu, nos croyances constituent parfois la pire des prisons.
Plus notre vision des choses est définie de façon stricte et moins les événements et les gens y correspondent, ce qui suscite tristesse et frustration.
Si vous valorisez l’adaptation, l'ouverture et la flexibilité, le changement deviendra synonyme de plaisir et d’apprentissage.
4. Libérez-vous de vos émotions négatives
Certaines émotions nous empêchent d’accepter ce que nous ne pouvons pas changer: la haine, la rancune, le ressentiment, la vengeance…
Prenez conscience du fait que ces émotions vous étouffent et n’apportent rien de constructif à votre vie. Vous n’avez de pouvoir que sur vous-mêmes.
Si vous pardonnez, vous éprouverez un sentiment libérateur.
5. Adaptez vos attentes aux événements et apprenez de l’échec
Si vous entretenez des attentes trop élevées ou irréalistes envers les autres et envers la vie, vous risquez de vivre beaucoup de déceptions.
Remplacez plutôt vos attentes par des tendances et des préférences.
Vous profiterez ainsi de chaque échec non pas pour vous apitoyer sur votre sort mais pour vous réjouir du nouvel apprentissage que vous aurez fait et qui vous rapprochera du succès.
6. Ne restez pas enchaînés au passé
Si vous ressassez sans cesse les souvenirs de vos échecs, de vos déceptions et de vos épreuves, il y a de fortes chances pour que votre ressentiment vous enchaîne au passé.
Cette incapacité à lâcher prise ruine votre paix intérieure.
Accepter le passé est le meilleur moyen d’enrichir votre avenir.
7. Cultivez une vision positive de vous-mêmes
Combien de fois refusons-nous de pardonner simplement par orgueil, parce que nous nous disons « Ce n’est pas à moi à faire un effort ! »
Cette manière de penser entretient le souvenir et la douleur de l’offense et nous accroche au passé.
Si vous cultivez une vision positive de vous-mêmes, vous savez qu’à chaque fois que vous pardonnez, vous le faites d’abord pour vous-mêmes au lieu de continuer à montrer aux autres une pseudo « force » que vous n’avez à prouver à personne...
Les commentaires sont fermés sur cet article car ils sont très nombreux.
Normand Griffiths a écrit
Bravo excellent article.
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci beaucoup !
Brigitt Mrazova a écrit
Oui, j’ai beaucoup de problème sur ce côté… J’ai vécu plusieurs mésaventures, hélas!
Nicolas Sarrasin a écrit
Il n’est jamais facile de lâcher prise, malheureusement. Et les épreuves peuvent rendre les choses plus difficiles. Mais elles peuvent aussi donner des pistes pour “muscler” cette capacité à lâcher prise ! 😉
Julie a écrit
Moi ce fut mon livre de chevet cet été pour lâcher prise durant ma convalescence, ça m’a fait du bien et des bons conseils pour éviter d’angoisser.
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci beaucoup de votre commentaire. Et j’espère que vous êtes bien rétablie de votre convalescence.
Sylvie Ménard a écrit
Bonjour M. Sarrasin,
Lâcher prise est un défi quotidien pour moi depuis plusieurs années… C’est un apprentissage vers une certaine liberté de vivre…
Le plus difficile est de me libérer des traumatismes du passé car ils reviennent sous différentes formes et, par moments, je suis en contrôle et, à d’autres moments, les émotions deviennent trop étouffantes…
Je demeure confiante mais il est certain que je voudrais vivre un vrai lâcher prise et retrouver la paix. 🙂
Merci pour votre article… il est bénéfique à mon cheminement !!!
Nicolas Sarrasin a écrit
Oui, parfois le lâcher prise demande une médecine un peu plus forte, que nous devons accompagner par exemple de recadrage pour contrecarrer les distorsions cognitives et les émotions destructrices qui les accompagnent.
Si vous voulez lire sur le sujet, j’ai justement écrit un livre sur le sujet qui contient de nombreux exercices, stratégies et exemples: https://www.nicolassarrasin.com/reussir-lacher-prise-ebook.
Et merci pour votre témoignage et vos encouragements ! Je suis toujours tellement heureux de savoir que mon site peut être utile !
Sylvie Ménard a écrit
Merci de la suggestion…
Je vais ressortir ce livre car je possède tous vos livres. 🙂
Au plaisir !!!
Nicolas Sarrasin a écrit
Oui, c’est vrai ! Vous avez mes livres. 😉
Merci encore de votre intérêt !
À bientôt,
Nicolas
Anonyme a écrit
Ça me fait penser à la prière de sérénité tout ça:
Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peut changer,
Le courage de changer les choses que je peux,
Et la sagesse d’en connaître la différence.
Nicolas Sarrasin a écrit
C’est très pertinent en effet ! 😉
Lina Amadeo a écrit
Bonjour,
Dans la vie, tout se déroule dans l’ordre des choses. La lecture que je viens ici de faire est arrivée au bon moment. Merci d’être la pour nous. Pas si facile que de cheminer dans la vie. Pour la XIème fois je recommence…
À chaque épreuve je recommence le même processus, pour chacun le délai est de plus en plus court et je suis sur la bonne voie (Lâcher Prise)
Merci !
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Lina,
Merci de votre très beau commentaire. Je suis très heureux de vous être utile, et je le suis encore plus d’apprendre que vous cheminez dans la bonne direction, celle d’un lâcher prise qui vous rendra la vie plus légère !
Merci encore et à bientôt, 🙂
Nic
Alexandra Caillard a écrit
Bonjour à vous,
Merci pour tous ces merveilleux conseils qui vont grandement changer ma façon de vivre!
Je recommande si cela peut aider certaines personnes de pratiquer le Reiki.
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci beaucoup de votre commentaire Alexandra, et je suis très heureux que mon article ait pu vous être utile ! Et merci pour votre suggestion. À bientôt !
Mylene a écrit
Bonjour,
Je suis étudiante en soins infirmiers en 3e année. La 1ère année, j’ai fais un burn-out. Je suis de nature anxieuse et également perfectionniste. Après des mois à lutter contre mes crises d’angoisses j’ai dû consulter un psy qui m’a diagnostiqué un surmenage intellectuel, donc prescription de benzo et AD que j’ai poursuivie en 2e année. Aujourd’hui en 3e année, j’ai arrêté les traitements. Le problème, c’est que je recommence à avoir des angoisses qui me paralysent. Que faire pour vivre cette dernière année d’étude sereinement ? D’avance merci !
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Mylène,
Le stress et l’anxiété sont pour ainsi dire l’un des maux les plus courants dans nos sociétés de performance où tous sont de plus en plus mis face à des impératifs de productivité et où l’erreur, qui fait pourtant partie de tout processus sain d’apprentissage, est mal tolérée.
Je ne peux vous aider beaucoup dans l’espace d’un commentaire, et je ne fais pas de consultation. Vous pouvez lire des livres sur la gestion du stress qui présentent des méthodes que vous pouvez appliquer. Ces articles introduisent le sujet et contiennent des références à la fin:
https://www.nicolassarrasin.com/liberez-vous-du-stress
https://www.nicolassarrasin.com/test-degre-stress
https://www.nicolassarrasin.com/evitez-le-burn-out
Je vous invite aussi à creuser pour identifier les causes de votre anxiété et de votre perfectionnisme. L’anxiété et le perfectionnisme tirent souvent leur source du manque de confiance et d’estime de soi, sujets que mes deux livres abordent:
https://www.nicolassarrasin.com/comment-avoir-confiance-en-soi-guide
https://www.nicolassarrasin.com/livre-qui-suis-je
Et si vous avez besoin d’aide, une psychothérapie d’orientation cognitivo-behaviorale peut évidemment être très utile.
Je vous souhaite le meilleur !
Francesca a écrit
Bonjour, j’aimerais bien lâcher prise…
J’ai découvert que mon ami est bi…
je l’aime mais j’en souffre, je sais que je dois le quitter car moi je n’ai pas de compensation… je me perds à vouloir rester…
Accepter ce qui est, d’accord, mais je vais le perdre.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Francesca,
Je suis désolé pour ce que vous arrive. Dans votre cas, si vous quittez votre ami à cause d’une situation que vous considérez intolérable, la question est peut-être de faire le deuil de votre relation. Vous vivez donc cette situation difficile que vivent les personnes qui se séparent.
Dans ce cas, les stratégies de mon article sur le lâcher prise pourront aussi vous aider, mais le temps et le deuil progressif de la situation vous aideront aussi à passer à travers de douloureux moment.
Je vous souhaite le meilleur.
Happyprof a écrit
Étant en arrêt de travail, votre article me permet de comprendre ce qui se passe avec moi et pourquoi je suis en épuisement professionnel. Je vous découvre au moment où j’en ai le plus besoin! Merci à vous et merci la vie! J’ai maintenant de bonnes pistes pour repartir sur un chemin plus éclairé. Je ne croyais pas pouvoir me sortir de cette situation et, tout à coup, c’est une merveilleuse lumière qui me tire de la noirceur. Encore merci!
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour,
Je vous remercie beaucoup d’avoir eu la gentillesse de partager votre commentaire. Je suis TRÈS heureux que mon article ait pu vous être aussi utile.
Je vous souhaite le meilleur !
Bernard Fournier a écrit
Bonjour Nicolas,
Avant tout merci pour ton article ! Je voulais te poser une question, si l’impact que les événements ont sur nous ne dépend que de nous, cela veut dire que personne n’est jamais responsable de ce que nous ressentons?
Enfant, j’ai subi des violences. Si je dois porter seul la responsabilité de ce que je ressens, est-ce que celle de la personne qui a commis les violence a une importance? Peu importe ce qu’on lui reproche, il n’aura pas à en assumer les conséquences?
Merci d’avance pour tes réponses.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Bernard,
Des personnes et des événements ont évidemment une influence constante sur ce que nous vivons au quotidien et sur la manière dont nous nous sentons. Nous sommes des êtres sociaux et sensibles et nous interagissons sans cesse au présent.
Ta question porte sur un sujet qui me semble se situer au-delà du simple “développement personnel”, car la violence faite aux enfants entre dans un cadre criminel. Je ne peux donc me prononcer sur le cadre légal de ce que la personne t’a fait subir devrait assumer comme conséquences. Car tout criminel doit idéalement assumer les conséquences de ses actes face à la loi et à la société.
Maintenant, de manière plus générale, et au niveau individuel, si nous arrivons à obtenir réparation de la part d’une personne qui nous a fait du mal, cela peut évidemment aider à soulager la souffrance et à faire le deuil de ce qui s’est passé.
Malheureusement, puisque nous ne contrôlons pas les autres et ne pouvons que rarement obtenir réparation, nous nous trouvons face à un dilemme:
1. Soit que nous entretenons sans cesse le souvenir des souffrances, que nous les ravivons, et que nous refusons de les avoir vécues. Cela nous empêche de faire le deuil de la situation et a pour résultat de nous faire vivre au présent, de manière souvent continue, une souffrance passée.
2. Soit que nous prenons conscience du fait que la souffrance est derrière nous, que nous ne pouvons changer ni le passé ni la personne qui nous a fait souffrir (puisque nous ne contrôlons ni le temps, ni les événements, ni les autres) et que nous acceptons ce que nous ne pouvons pas changer pour vivre mieux au présent. Cela a pour résultat de faire cesser le processus destructeur qui ressasse constamment les épisodes douloureux du passé qui nous empêchent d’être heureux au présent. Ce choix nous permet de nous libérer du passé pour nous épanouir en regardant en avant.
Notre cerveau a tendance à se concentrer naturellement sur des problèmes sur lesquels nous n’avons aucune prise, ce qui suscite des émotions négatives et nous fait souffrir inutilement.
Le lâcher prise vise à contrecarrer cette tendance naturelle et source de souffrances de notre cerveau.
Alors pour revenir à ta question, si nous n’avons pas tellement de contrôle sur ce que nous ressentons au présent, lorsque les événements se déroulent, nous sommes responsables de ce que nous faisons ensuite de ces souffrances, une fois que les événements sont passés et que nous ne pouvons plus les changer. Nous pouvons choisir l’une des deux avenues du dilemme que j’ai présenté, et la libération du lâcher prise se manifeste lorsque nous faisons le deuxième choix (du dilemme) et le vivons pleinement.
Je te souhaite le meilleur.
Leduc a écrit
Merci !
Nicolas Sarrasin a écrit
🙂
Eric a écrit
Un article merveilleux. Le lâcher prise est la solution idéale qui m’a permis d’accepter un travail de bac+4 alors que j’ai un doctorat en droit. Je cherche toujours en postulant car c’est ce qui est en mon pouvoir mais je trouve journalièrement mon bonheur dans mon job actuel. J’ai compris que l’espoir démesuré engendrait une anxiété sinon une peur terrible de l’avenir et les deux sentiments se nourrissent alors que je n’ai aucun véritable pouvoir sur le lendemain. Je continue d’espérer mais j’ai accepté la réalisation probable de mes vœux comme une probabilité. Finis les réveils le matin avec ce sentiment d’avoir étudié à ce niveau pour rien, fini le sentiment que je dois faire plus chaque jour. Aujourd’hui je travaille, je gagne de quoi nourrir ma famille et nous soigner, payer nos charges en toute indépendance et je sais maintenant que c’est de ce présent quotidien que j’ai besoin. Il me met à l’abri de la peur du lendemain et du regret quotidien d’un diplôme qui, même s’il ne m’a donné le travail que je voulais, me permet chaque jour d’aider d’autres.
Alors lâchons prise!
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci beaucoup pour votre très beau commentaire Éric ! 🙂
Saz a écrit
Bonjour,
Manager de grandes équipes pendant des années, j’occupe un poste transverse de conseil depuis 2 ans car c’était «la suite logique». Un métier que je ne supporte pas et qui m’éloigne d’un management direct juste et équitable que je souhaite réexercer rapidement.
Seulement voilà, il m’est difficile d’accepter une porte professionnelle qui s’est refermée subitement après des mois de patience. Je replonge 2 semaines plus tard dans une nouvelle attente qui n’est encore que supposition.
En attendant, j’exerce donc un métier que je déteste depuis quelques années, un métier qui m’empêche d’être épanoui et qui me met en colère car je ne me sens pas écouté… cercle vicieux duquel je ne me sors plus. Je suis dans une attente perpétuelle de quitter un poste et je ne vis plus le présent. Tous les domaines de ma vie en sont impactés négativement. Votre article me fait réfléchir mais je ne vois pas l’issue possible pour arriver à lâcher prise…
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour,
Je comprends bien votre situation et je compatis. Puisqu’il s’agit d’une situation complexe qu’il est difficile d’aborder dans l’espace limité des commentaires, je vous suggérerai deux pistes:
1. Quel niveau de contrôle réel avez-vous sur le choix de votre emploi? Nous avons habituellement le contrôle du choix d’emploi que nous exerçons et il est toujours possible d’exercer une réorientation de carrière lorsque l’activité que nous réalisons nous rend malheureux. Cela dit, je ne connais pas votre situation personnelle ni, donc, votre degré de latitude pour exercer ce choix (ou pas) et remédier à la situation. Car il nous arrive de nous bloquer inconsciemment des possibilités que nous refusons de voir simplement parce que nous sommes trop concentrés sur certaines choses. Cela m’est déjà arrivé.
Tant que nous exerçons un contrôle sur la situation que nous avons de la difficulté à accepter, il reste souvent plus difficile de lâcher prise. Dans ce contexte, l’option de l’action pour améliorer les choses peut être plus fructueuse que celle de l’acceptation.
Par contre, si vous ne croyez pas pouvoir agir pour améliorer la situation et que le lâcher prise devient pour vous la meilleure option, voici une seconde piste:
2. Développer sa vision personnelle. Lorsque nous nous donnons des objectifs qui transcendent notre quotidien, nous nous dotons d’un sens qui nous aide à traverser bien des épreuves. J’ai moi-même toléré des souffrances et des difficultés à travers mon quotidien parce que je poursuivais ma vision à long terme et c’est elle qui m’aidait à tolérer ce qui me déplaisait. Voici un article sur la vision personnelle pour aller plus loin.
Évidemment, le lâcher prise est un processus souvent difficile qui demande des efforts et des outils appropriés. Ce sont ces outils efficaces pour lâcher prise que contient mon ebook et son contenu pourra vous aider sans aucun doute face à ce que vous vivez.
Je vous souhaite le meilleur.
André a écrit
Bonjour,
Je vous écris car je me sens perdu en ce moment.
Pour comprendre, je dois me décrire un minimum.
J’ai une tendance introvertie (pas bavard, aime le calme etc.), sportif jusqu’au boutiste mais pas de compétition, travail qui ne me passionne pas (je n’ai pas trouvé ce que je veux faire), en couple avec une femme pour qui d’ailleurs le lâcher prise est facile. J’ai une tendance très forte à vouloir contrôler les choses, ou plutôt à les orienter du mieux que je peux pour ne rien regretter arrivé au résultat. Pour moi le résultat est à la hauteur de ce qu’on fait pour l’obtenir.
En listant votre page, je ne peux pas m’empêcher de me dire que ce dont vous parlez est utopique (pour moi en tout cas).
Je suis difficile à contenter, aussi j’ai tendance à n’attendre rien de personne si ce n’est de moi. Ainsi, si j’échoue je n’ai que moi à blâmer mais j’aurai fait de mon mieux, et je peux alors me demander ce que j’aurai pu faire d’autre pour avoir un meilleur résultat.
Malheureusement (si je peux me permettre de dire ça comme ça), je suis en couple. Ma vision s’étend alors au couple, même si je sais que je dois mettre de l’eau dans mon vin et que je le fais.
Ma compagne est à l’opposé de moi niveau mentalité. Elle vit la vie au jour le jour, là ou moi j’essaye d’anticiper du mieux que je peux.
Dans nos activités communes, ça me frustre. Je suis sportif, elle non. On se retrouve souvent limité parce qu’elle ne peut pas me suivre même si je baisse mon rythme. Ça me frustre et ça me pèse énormément car le sport est une des seules choses où je peux me sentir bien ne donnant le meilleur de moi même.
J’essaye de la motiver (ce qui revient à ce que vous dites j’imagine quand vous parlez de contrôler ce qu’on ne peut pas contrôler), mais sans grand succès.
Vu d’un autre œil, j’ai une compagne aimante, qui fait des efforts à sa manière, que n’importe qui d’autre je pense serait heureux d’avoir à ses cotés.
J’essaye de me dire que j’ai de la chance, vraiment. J’en discute avec elle, mais ça ne change pas grand chose ou alors ça la mine ou ça lui met de la pression (ce qui n’est pas ce que je souhaite).
J’ai bien conscience que j’ai un problème de lâcher prise et de confiance en moi.
Les “symptômes” que vous décrivez, je les reconnais chez moi.
Les solutions par contre, me semblent… (sans vouloir offenser qui que ce soit) irréalistes.
Je n’ai pas lu votre livre, je le lirai peut-être si je suis un peu plus convaincu.
Je suis un Saint-Thomas, mais je suis prêt à essayer les choses pour me faire une opinion, pour peu que la chose me semble un tant soi peu pertinente.
C’est un peu une bouteille à la mer que je jette, j’espère n’avoir offensé personne mais si c’est le cas, toute mes excuses, ce n’était pas mon intention.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour André,
Je vous remercie de votre commentaire, à la fois honnête et détaillé.
Si ce dont parle mon article vous semble utopique ou irréaliste, c’est peut-être parce qu’il ne présente qu’un survol à “haute altitude” de ce qui peut être fait pour lâcher prise.
Mon article est détaillé, mais malgré cela, il ne prétend pas fournir toutes les réponse: l’espace n’est pas suffisant pour présenter en détail toutes les stratégies pour réussir quelque chose d’aussi difficile.
C’est la raison pour laquelle j’ai écrit un ebook complet sur le sujet. Car changer sa façon de voir les choses, puisque c’est bien de ce dont il s’agit, peut être très ardu.
Et plus cette manière de voir les choses est rigide, et plus il peut sembler irréaliste d’arriver à le faire.
Si vous êtes difficile à contenter, cela peut justement être parce que vos attentes (face à vous-mêmes, aux autres, face à la vie, etc.) sont trop inflexibles pour correspondre à la réalité, et c’est cette distance entre les attentes et la réalité qui est source de souffrances.
S’il est sain de vouloir contrôler (ou “orienter”) les choses dans la direction que nous désirons pour améliorer notre vie, il n’est pas constructif d’appliquer cette manière de faire à ce que nous ne contrôlons pas.
Je ne répond pas à votre commentaire pour vous convaincre de vous procurer mon livre, loin s’en faut, mais pour répondre à vos interrogations, qui me semble légitimes.
Pour aller mieux, fondamentalement, nous devons être prêts, ouverts et même motivés à changer. Sans cela, peu ou pas d’améliorations ne seront possibles.
En ce sens, aucun livre, aucune vidéo, aucun programme “self-help” et même aucune psychothérapie ne fonctionnera.
Changer implique de l’ouverture, de la flexibilité et de la motivation à sortir de ses habitudes et de sa manière de voir les choses. Cela est donc très difficile.
Il existe des stratégies qui ont fait leurs preuves en psychothérapie cognitivo-comportementale, et c’est ce que je présente dans mon livre.
Mais encore une fois, elles ne seront d’aucune utilité sans de réels efforts, de la détermination et beaucoup d’ouverture, ouverture qui est à la base même du lâcher prise.
Je vous souhaite le meilleur.
ValMart a écrit
Bonjour,
Je ne comprends pas tout. Si je suis en colère pour une bonne cause, par exemple la souffrance animale ou autre, je ne dois pas me battre et aller manifester dans les rues ?
Faut-il accepter ces horreurs sans rien faire ?
Et aussi, écrire que “toutes les personnes rencontrées sont les bonnes personnes” … Je ne sais pas. Mon violeur c’était une une bonne personne ? Je ne devrais plus avoir peur des hommes dans la rue ?
J’essaie juste de comprendre certains points qui me font douter sur la pratique du lâcher prise. Car c’est très intéressant et j’en ai besoin. Merci
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour,
Sous toutes réserves, votre incompréhension semble provenir du fait que vous ne considérez pas la distinction fondamentale du moment/contexte à travers lequel il est préférable de lâcher prise.
On doit lâcher prise sur tout ce qu’on ne contrôle pas. J’insiste pourtant sur ce point tout au long de l’article. Je vous invite donc à le relire pour bien en comprendre le propos, dont cet élément fondamental.
Dans ce contexte, l’activisme politique où des gens manifestent pour exprimer leur mécontentement peut infléchir la volonté des pouvoirs en place. En ce sens, on peut exercer un certain contrôle, bien qu’indirect, et cela ne nécessite pas de lâcher prise.
De la même manière, une personne qui subit les actes d’un agresseur/violeur n’a pas choisi cette personne et n’a évidemment pas désiré ces événements.
Il ne faut pas prendre l’expression «toutes les personnes rencontrées sont les bonnes personnes» au sens littéral: encore une fois, cela signifie que si je me fais agresser et que je finis à l’hôpital, passer le reste de ma vie à ressasser cet épisode malheureux de mon existence ne m’apportera que du malheur puisque je n’ai aucun contrôle pour changer le passé.
Par contre, si j’ai des indices me permettant d’identifier mon agresseur, il sera tout à fait sain et constructif de me battre pour qu’il subisse les conséquences de ses actes et aille éventuellement en prison, car j’aurai du contrôle sur la situation (je pourrai faire en sorte qu’il soit arrêté).
Cette distinction entre lâcher prise ou non en fonction de notre capacité réelle à contrôler les choses permet de choisir d’accepter ce qu’on ne peut changer (et arrêter de se battre pour rien) ou, au contraire, d’agir (et éventuellement se battre) pour ce qu’il est possible de changer.