Dans cet article, je réponds à une question importante que se posent un grand nombre de personnes: peut-on guérir pour de bon du TOC, une fois pour toutes?

Les personnes qui souffrent du trouble obsessionnel-compulsif (TOC) vivent un haut niveau d’anxiété et se posent de nombreuses questions.

Si vous êtes dans cette situation, c’est pour vous aider que j’ai créé la série de ressources sur le TOC en ligne, et dont cet article fait partie.

J’ai aussi créé un programme Web vidéo autodirigé sur le traitement du TOC qui explique comment utiliser les meilleures méthodes et exercices pour vous en libérer.

Mais lisez d’abord cet article jusqu’à la fin: il vous aidera à comprendre ce que vous vivez et il vous référera aux meilleures méthodes pour vous libérer des pensées intrusives qui nuisent à votre qualité de vie.

Peut-on guérir du TOC une fois pour toutes, pour de bon?

Cette question, on me l’a posée plusieurs fois et je suis certain que toute personne qui souffre du trouble obsessionnel-compulsif se la pose, et cela est tout aussi normal que compréhensible.

Mais répondre à cette question reste complexe et, puisque la science continue d’avancer dans la compréhension et le traitement du TOC, il serait déplacé de ma part de prétendre pouvoir fournir une réponse finale.

Mais même si ma réponse sera nuancée, je suis sûr que le fait de la lire vous sera utile.

Alors la voici.

Tout d’abord, vous devez savoir que, même si vous aimeriez que cela soit possible, le trouble obsessionnel-compulsif ne disparaît pas de lui-même si aucun traitement n’est réalisé.

Il y a des hauts et des bas, donc des moments où les symptômes seront intenses et d’autres où ils ne vous dérangeront pas ou presque pas.

Mais même dans le contexte où vous aurez l’impression qu’il vous aura laissé tranquille, le TOC n’aura pas disparu pour de bon pour autant, malheureusement.

Ce n’est qu’une question de temps avant que les pensées obsessionnelles et les peurs ne reviennent sous leur forme précédente ou sous une nouvelle forme.

Car si vous souffrez de TOC, c’est que des déterminations biologiques vous rendent plus sensible que la moyenne des gens.

Des recherches en neuropsychologie pointent d’ailleurs dans la direction d’un fonctionnement différent de certaines parties du cerveau, notamment la relation entre le noyau caudé et le putamen.

En ce sens, même si le traitement peut améliorer significativement le fonctionnement du cerveau et même corriger certaines de ces irrégularités, on ne guérit jamais complètement du TOC.

Mais ne vous découragez pas lisez cet article jusqu’à la fin avant de penser que cela est catastrophique, car vous verrez qu’il n’en est rien!

Il est impossible de formuler une règle générale car chaque personne est différente.

Les cerveaux sont différents, mais aussi les degrés de motivation à comprendre et à appliquer le traitement.

Je poursuis les nuances, mais ne vous découragez pas, vous verrez le tout se préciser à mesure que nous avancerons.

Le TOC dépend donc de causes innées.

Mais il est aussi influencé par votre environnement.

Si vous vivez constamment des événements stressants, ces derniers auront tendance à amplifier l’anxiété et les symptômes du TOC (obsessions et compulsions).

De la même manière, si votre éducation ou des expériences personnelles traumatisantes vous ont porté à vivre de l’anxiété, cela ne facilitera pas la guérison.

Mais même si vous vivez dans un environnement stressant, et malgré vos expériences personnelles et votre éducation, ce n’est pas cela qui cause le TOC.

L’élément le plus important provient de votre manière d’appréhender vos pensées, vos obsessions, vos peurs et vos inquiétudes, et d’y réagir.

C’est ce qui entretient le cercle vicieux du trouble obsessionnel-compulsif et vous fait retomber continuellement dans son piège.

Car tout le monde a à l’occasion des pensées intrusives, mais seulement 2% à 3% de la population souffre de TOC.

Grâce à l’exposition avec prévention de la réponse, vous apprenez à modifier vos réactions face à vos peurs et à vos pensées intrusives.

Le traitement permet donc de réduire les symptômes, parfois jusqu’à les faire disparaître complètement, et il vous apprend à ne pas les faire augmenter de nouveau ou à les réduire plus rapidement lorsque vos pensées reviennent ou lorsque vous vivez des événements anxiogènes.

Il est donc rare de ne plus jamais avoir de symptômes de sa vie.

Mais encore une fois, chaque personne est différente.

Une personne qui souffre de TOC risque de rester «sensible», surtout lors des moments où son anxiété est plus élevée.

Il y aura donc des hauts et des bas et le retour des pensées obsessionnelles est très fréquent.

Mais si vous apprenez à bien réagir à vos obsessions grâce au traitement, lorsque vous vivrez un moment où les symptômes seront plus élevés, vous serez bien outillé pour y faire face de manière saine et vous saurez comment les faire diminuer rapidement.

C'est la raison pour laquelle il n'est pas seulement important de comprendre comment fonctionne le TOC, mais également de savoir quoi faire lors de ces rechutes.

Et cela implique aussi le «TOC de la pensée» (TOC mentaux) dont les obsessions et les compulsions se déroulent en entier dans l'esprit.

Ainsi, il ne s'agit pas d'une guérison finale au sens où plus aucun symptôme ne se manifestera de nouveau, comme lorsqu’on guérit un rhume et qu’on ne rattrapa plus jamais ce même rhume.

Mais il s'agira d'une capacité à réduire vos symptômes au point où ils n’interféreront plus, ou presque plus, avec votre qualité de vie.

Et surtout, vous saurez comment faire diminuer de nouveau rapidement les pensées, les doutes, les inquiétudes et les peurs dès qu'elles se présenteront.

Pour cela, vous devez apprendre à appliquer les différents exercices et les stratégies du traitement, et les appliquer de nouveau au besoin.

En ce sens, même si on ne guérit jamais du TOC pour de bon, vous pouvez vous outiller pour savoir comment l’empêcher de vous faire souffrir, et cela, pour longtemps.

De nombreuses personnes y sont parvenues, et vous le pouvez aussi (1).

Pour vous approcher le plus près de ce qui semblera être une guérison complète, le mieux est de réaliser le traitement cognitivo-comportemental le plus efficace pour traiter le TOC: l’exposition avec prévention de la réponse.

Et il est même possible de travailler à guérir le TOC seul, par soi-même.

Mon programme Web vidéo autodirigé «Libérez-vous du TOC et des obsessions» vous explique justement comment adapter et appliquer ce traitement à votre situation.

J'ai aussi créé des modules complémentaires à mon programme qui permettent d'aller plus loin pour traiter certains types de TOC:

• La phobie d’impulsion;
• Le TOC de la peur d'être homosexuel.

Et mon module complémentaire pour aider avec la déprime/dépression, qui touche jusqu'à 40% des personnes qui souffrent de TOC:

Mais il est aussi recommandé de consulter.

Si vous désirez le faire, choisissez un(e) psychologue d'orientation cognitivo-comportementale qui a de l'expérience dans le traitement du TOC.

Ce sont les meilleurs spécialistes pour vous aider avec ce type de problème et, avant de débuter les séances, assurez-vous qu’il/elle peut réaliser le traitement d’exposition avec prévention de la réponse avec vous, car il est le plus efficace pour arrêter le TOC.

Voici une page qui vous aidera à trouver un(e) psychologue.

Et voici un article qui recueille des témoignages de guérison du TOC qui vous montrent qu'aller mieux est véritablement possible.

J’espère de tout cœur que cet article et les nombreuses ressources en ligne sur le TOC de mon site vous aideront comme elles ont déjà aidé un grand nombre de personnes aux prises avec ce problème.

Si vous aimeriez partager vos expériences personnelles ou si vous avez des questions, les commentaires ci-dessous sont là pour vous!

Note 1.: Les études en psychologie ont démontré un taux de succès du traitement par exposition avec prévention de la réponse de 50% à 60%, et les effets bénéfiques se maintiennent dans le temps.

Voir par exemple:

- Clara Law et Christina Boisseau, «Exposure and Response Prevention in the Treatment of Obsessive-Compulsive Disorder: Current Perspectives», dans Psychology research and behavior management, 2019, vol. 12, p. 1167-1174.

- Peter L. Fisher et Adrian Wells, «How effective are cognitive and behavioral treatments for obsessive-compulsive disorder? A clinical significance analysis», dans Behaviour Research and Therapy, 2005, vol. 43, no 12, p. 1543-1558.

Autres références

• Grayson, Jonathan, Freedom from Obsessive Compulsive Disorder: A Personalized Recovery Program for Living with Uncertainty, 2014, Berkley Trade, 384 p.
• Schwartz, Jeffrey M., Brain Lock: Free Yourself from Obsessive-Compulsive Behavior, 2016, Harper Perennial, 272 p.