Cet article fait partie de ma série qui porte sur les compulsions dans le trouble obsessionnel-compulsif (TOC).
Dans cet article, j’aimerais aborder un sujet très important par rapport à la possibilité de nuire à votre capacité à vous libérer du TOC.
Il s’agit de ne pas avoir conscience lorsque vous réalisez des compulsions et, pire encore dans certains cas, de croire que ces compulsions peuvent vous aider à aller mieux.
Tout d’abord, voici un petit rappel de ce en quoi consistent les compulsions.
Ce sont des actions répétées qui visent à réduire l'anxiété produite par vos peurs (vos obsessions), et qui soulagent et réduisent votre anxiété à court terme.
Les compulsions font partie de la panoplie des pièges que le TOC vous tend car, puisque ces dernières vous soulagent de votre anxiété sur le coup, elles vous donnent l’impression de vous permettre d’aller mieux.
Malheureusement, rien n’est plus faux.
Le problème, c’est que ces compulsions vous empêchent de vous exposer à l’anxiété des obsessions quand elle se manifeste, ce qui l’empêche de diminuer durablement.
S’exposer progressivement à l’anxiété des obsessions est d’ailleurs le principe actif du traitement le plus efficace contre le TOC qui se nomme l’exposition avec prévention de la réponse.
Car l’anxiété, même si elle est parfois impressionnante et toujours désagréable, n’est pas dangereuse, ni plus que les peurs imaginées à travers les obsessions.
Vos compulsions empêchent systématiquement cette saine exposition qui permet de sentir l’anxiété monter pour ensuite la voir redescendre naturellement lorsqu’elle est tolérée au lieu de l’éviter.
Les compulsions empêchent donc le cerveau de se désensibiliser à ses peurs, ce qui permet aux pensées intrusives (obsessions) de revenir encore et encore, avec toute la souffrance qui accompagne le TOC.
Les compulsions portent même ces souffrances à augmenter avec le temps car elles empêchent le cerveau de s’habituer à ses peurs, et la «dose» de compulsions, pour ainsi dire, doit toujours augmenter pour fournir le même effet apaisant de courte durée.
Par exemple, le fait de chercher à se rassurer est une compulsion extrêmement fréquente dans plusieurs types de TOC.
- Les personnes qui souffrent d’hypocondrie veulent se rassurer à l’effet qu’elles ne sont pas malades.
- Les personnes qui souffrent de jalousie maladive (obsessionnelle) veulent se rassurer que leur partenaire ne leur a pas été infidèle.
- Les personnes qui souffrent du TOC de phobie d’impulsion veulent se rassurer qu’elles ne commettront pas les actes qui correspondent à leurs pensées intrusives.
- Les personnes qui souffrent du TOC de la peur d’être homosexuel veulent se rassurer à l’effet qu’elles sont bien hétérosexuelles.
- Et ainsi de suite.
Comme vous le voyez, la liste est longue et je pourrais continuer très longtemps cette énumération.
Sans compter qu’un grand nombre de personnes qui souffrent de TOC ont des doutes au sujet même du fait d’en souffrir et cherchent à se rassurer qu’elles en souffrent bien car elles préfèrent de loin cela aux peurs qui s’acharnent sur elles à travers leurs obsessions.
Il ne faut donc pas confondre le soulagement temporaire que fournit une compulsion avec la guérison.
En effet, certaines personnes pensent que les compulsions sont des manières de traiter leur TOC parce que leur anxiété diminue au moment où elles les réalisent.
Par exemple, une personne très jalouse qui ressent de l’anxiété face à sa peur qu’on lui soit infidèle se sent mieux après qu’elle a vérifié pour se rassurer que ce qu’elle craint ne s’est pas produit.
Cela peut lui faire croire que les vérifications répétées sont une manière efficace d’aller mieux.
Mais il ne s’agit malheureusement que d’un mirage.
Car si les compulsions guérissaient vraiment, les peurs ne reviendraient pas sans cesse et les compulsions n’auraient pas à être répétées sans cesse.
Or, je suis certains que vos peurs continuent à revenir encore et encore et que vous devez toujours répéter vos compulsions pour vous soulager.
Vous devez donc, d’une part, cesser de croire que vos compulsions sont une manière d’aller mieux lorsque, en fait, elles constituent l’un des symptômes principaux du TOC.
Et, d’autre part, tant que vous ne saurez pas comment identifier vos propres compulsions et tant que vous ignorerez lorsque vous les réalisez, vous ne pourrez pas vous libérer du TOC car il s’agit d’une des étapes de son traitement, étape qui se nomme la prévention de la réponse.
En terminant, j’aimerais aussi vous rappeler que l’intensité des symptômes du TOC fluctue et n’est pas un signe que le TOC disparaît.
Parfois, vos pensées intrusives, votre anxiété et vos peurs sont très présentes, et parfois elles semblent vous laisser tranquille.
Mais le fait qu’elles vous laissent tranquille à certains moments n’est malheureusement pas un signe qu’elles ne reviendront pas.
Certaines personnes croient aussi qu’elles se sont débarrassées du TOC si, après avoir réalisé des compulsions, leurs peurs et leur anxiété diminuent.
Mais si cette amélioration ne suit pas l’application du traitement, elle n’est que temporaire et le TOC reviendra tôt ou tard vous faire souffrir.
C’est pourquoi la position attentiste n’est pas la bonne, car le TOC ne disparaît pas de lui-même s’il n’est pas traité.
Même si le traitement demande des efforts, il demeure le meilleur moyen d’améliorer durablement votre qualité de vie.
Mes meilleures ressources pour vous aider en ce sens sont mon programme Web vidéo autodirigé «Libérez-vous du TOC et des obsessions» ainsi que ses modules complémentaires qui portent sur certains types de TOC en particulier:
Mes ressources vous expliquent comment adapter et appliquer de manière autodirigée (self-help) le traitement d’exposition avec prévention de la réponse à votre situation et à vos besoins.
Libérez-vous du TOC et des obsessions
Programme Web vidéo complet sur le traitement du TOC et accompagné de mon ebook sur les pensées intrusives en introduction.
Module complémentaire sur la phobie d'impulsion
Module Web vidéo sur le traitement de la phobie d'impulsion et complémentaire à mon programme principal.
Module complémentaire sur le «TOC homo»
Module Web vidéo sur le traitement du TOC de la peur d'être homosexuel.
De la crise de panique à la tranquillité
Ebook de stratégies d'intervention rapide pour une guérison durable.
Module complémentaire antidéprime
Module Web vidéo pour se libérer de la déprime en tant que conséquence fréquente du TOC.
Ai-je un TOC? (ebook)
Ebook pour vous aider à savoir si vous souffrez bien de TOC.
Mais il est aussi recommandé de consulter.
Si vous désirez le faire, choisissez un(e) psychologue d'orientation cognitivo-comportementale qui est spécialisé(e) dans le traitement du TOC.
Ce sont les meilleurs spécialistes pour vous aider avec ce type de problème et, avant de débuter les séances, assurez-vous qu’il/elle peut réaliser le traitement d’exposition avec prévention de la réponse avec vous, car il est le plus efficace pour arrêter les TOCS.
Voici une page qui vous aidera à trouver un(e) psychologue.
Il ne faut pas perdre espoir car des solutions efficaces et concrètes existent, tout comme plusieurs personnes ont témoigné de leur guérison du TOC.
Il faut cependant prendre le temps de comprendre le TOC, son fonctionnement et ses pièges, et faire les efforts d’appliquer le traitement qui est le plus efficace face à ce type particulier de trouble.
J’espère de tout cœur que cet article et les nombreuses ressources en ligne sur le TOC de mon site vous aideront comme elles ont déjà aidé un grand nombre de personnes aux prises avec ce problème.
Je vous invite aussi à lire mon article complémentaire à celui-ci qui explique comment ne pas faire du traitement une compulsion.
Si vous désirez partager vos expériences personnelles ou si vous avez des questions, les commentaires ci-dessous sont là pour vous!
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