Êtes-vous de celles et de ceux qui sont éternellement insatisfaits?
Au-delà du perfectionnisme, qui est un sujet en lui-même, le doute de soi et l’insatisfaction chronique nous empêchent d’accepter nos échecs, nos erreurs, la critique, et nourrissent le syndrome de l’imposteur.
Si vous souffrez d’insatisfaction chronique, si vous avez de la difficulté à accepter vos échecs et vos erreurs, cet article vous aidera à comprendre ce que vous vivez et vous fournira des outils pour améliorer les choses!
Sortir de l’insatisfaction chronique et mieux réagir à l’échec, aux erreurs et à la critique
Le syndrome de l’imposteur est intimement lié à une définition inflexible des erreurs, des critiques et de l’échec qui ne sont pas perçus comme des sources d’apprentissage et d’amélioration personnelle, mais comme des indicateurs impitoyables d’un manque de compétence et de valeur personnelle.
Il s’agit d’une forme de critique intérieure: nous nous dénigrons nous-mêmes et nous ne sommes jamais satisfaits.
Mais il y a aussi la critique qui vient des autres.
L’une des premières choses à laquelle songe une personne qui souffre du syndrome de l’imposteur lorsqu’elle se fait critiquer est qu’on vient de la «démasquer».
On vient de révéler son imposture et tout le monde voit maintenant l’étendue de ses mensonges.
Bien sûr, cela ne reflète pas (du tout) la réalité.
C’est cette manière de percevoir l’échec et la critique, c’est cette insatisfaction chronique qui est le véritable ennemi à abattre.
Apprendre à recevoir la critique et à y répondre de manière saine et changer votre regard sur l’échec et l’erreur sont au cœur du combat contre le syndrome de l’imposteur.
Bien sûr, ces expériences semblent négatives aux premiers abords, la société et notre éducation ont pu nous le faire croire, mais il est crucial d’apprendre à les voir autrement.
L’erreur, l’échec et la critique ne sont qu’une rétroaction que vous recevez à travers les autres et les événements.
Cette rétroaction n’est négative que si vous entretenez des croyances qui vous la feront interpréter comme telle.
Voici des exemples de ces distorsions cognitives, ces croyances qui rendent malheureux et nuisent à l’estime de soi et à la confiance:
- Je ne dois jamais faire d’erreurs ni échouer.
- L’erreur et l’échec sont inadmissibles car ils démontrent ma faiblesse et mon manque de valeur.
- La critique de la part des autres est intolérable.
- Si les autres me critiquent, cela signifie qu’ils me rejettent et nient toute ma valeur personnelle.
Ces distorsions sont en quelque sorte les prémisses, le cadre à partir duquel vous interprétez les événements, comme les échecs et les critiques.
Elles vous font tirer des conclusions à votre sujet et entretiennent le syndrome de l’imposteur.
Vous devez réviser ces croyances inflexibles qui vous font souffrir.
Car puisque les distorsions ne reflètent pas la réalité, une des manières efficaces de les éliminer consiste à les confronter à des arguments rationnels qui feront ressortir leur manque de réalisme et leurs conséquences délétères sur votre vie.
Alors si vous les voyez comme des catastrophes qui nourrissent votre syndrome de l’imposteur, vous devrez faire les efforts pour les considérer de manière bien différente, positive même, et voici quelques «arguments» pour vous aider à le faire.
Car aucun génie n’a fait aucune erreur, et aucune grande réalisation humaine n’a pu aboutir sans passer par des échecs, souvent nombreux et répétés.
Attardons-nous donc d’abord plus particulièrement à l’échec.
Le «terrible» échec…
Vous me trouverez peut-être fou, mais personnellement, j’aime beaucoup les échecs.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles j’aime tant échouer:
1. Si nous avions toujours tout ce que nous désirons sans avoir à faire des efforts pour l’obtenir, nous ne pourrions plus rêver ni ne pourrions être encore fiers de nous.
Vous l’avez remarqué autant que moi, la vie n’est pas toujours facile.
Elle implique son lot d’épreuves et de souffrances.
Il en va de même pour toutes les créatures qui vivent sur la Terre.
Pensez aux pigeons ou aux écureuils que vous croisez peut-être dans votre ville, ou à tous les autres animaux sauvages que vous connaissez.
Pensez à leur quotidien.
Ils doivent constamment chercher de la nourriture, défendre leurs petits, se protéger des prédateurs, du froid, etc.
L’être humain ne fait pas exception.
Notre espèce a prospéré à travers toutes les souffrances que nos ancêtres ont affrontées.
Pensez seulement aux conditions de vie de vos grands-parents (ou de vos arrière-grands-parents) et vous verrez combien nous avons amélioré notre sort face aux défis que représente le simple fait de survivre dans le monde où nous sommes.
Bien sûr, notre vie est beaucoup plus facile parce que nous avons trouvé des moyens plus efficaces de relever ces défis de la survie.
Il y a environ 16 000 ans, l’«invention» de l’agriculture a changé radicalement le destin de l’humanité.
On appelle d’ailleurs cette invention de l’agriculture la révolution néolithique.
Mais toutes les créatures vivantes sur Terre, dont nous sommes, sont passées par un processus évolutif qui implique un véritable combat pour la survie.
Il s’agit de la notion de «lutte pour la vie» (struggle for life) à la base de l’évolution darwinienne.
Dans ce contexte, les échecs sont normaux et courants. Ils ont même façonné notre espèce et la vie toute entière sur la Terre.
Nous avons donc besoin d’un certain nombre de difficultés (mais pas trop quand même!) pour donner du sens à notre vie.
Ces difficultés nous permettent d’avoir recours à nos ressources personnelles, de les développer, de nous sentir en pleine possession de nos moyens, de gagner de la confiance et de sentir que nous nous améliorons.
Alors quand une personne s’ennuie (à son travail ou ailleurs) et qu’elle dit «J’aimerais relever de nouveaux défis», elle exprime indirectement cette vérité que l’évolution a inscrite tout au fond de nous.
Vous connaissez la maxime «À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire»?
Il s’agit d’une citation tirée du Cid que Corneille reprend à Sénèque dans l’une de ses Lettres à Lucilius.
Cette maxime illustre bien ce que je veux dire.
Les efforts donnent du sens à ce que nous faisons et nous permettent de nous développer, notamment à travers l’apprentissage.
C’est ce qui nous conduit au point suivant…
2. L’échec est probablement ce qui m’a le plus aidé à être heureux car j’ai tenu compte des apprentissages qu’il m’apportait.
Pour illustrer ce deuxième argument, complémentaire au premier, laissez-moi emprunter un petit détour.
Lorsque deux personnes discutent fermement et sont en désaccord, si l’une des deux, pour avoir raison, se met à insulter l’autre, j’espère que vous conviendrez avec moi qu’elle n’aura pas raison pour autant.
Car une personne est distincte de ses idées: il ne faut pas confondre la première avec les secondes.
Comme j’aime à donner cet exemple, si un fumeur dit à un autre fumeur que fumer est mauvais pour la santé, il aura raison.
Que la personne qui exprime ce fait soit elle-même fumeuse ne contredit en rien le fait que fumer est mauvais pour la santé.
Pour résumer, donc, une personne peut avoir des idées et il ne faut pas confondre cette personne avec ses idées.
Pourtant, c’est exactement cette méprise que nous avons très souvent à propos de l’échec!
Si vous n’acceptez pas d’échouer, c’est que vous confondez l’échec avec vous-même.
Vous prenez l’échec comme un prétexte pour tirer des conclusions générales et négatives à votre sujet, comme:
- J’ai échoué, donc je suis incompétent(e).
- Mon échec signifie que je ne pourrai jamais réussir.
- J’ai moins de valeur que les autres parce que je n’ai pas réussi…
Pourtant, l’échec n’indique absolument rien sur vous-même.
Ce que dit l’échec, en vérité, est que la méthode employée n’était pas la bonne ou que le contexte n’était pas favorable.
Le fait de voir l’échec de manière spécifique et non générale (contre vous-même) vous permet de vous concentrer sur ce que l’échec est en réalité: un apprentissage très utile.
Bien sûr, nous pouvons porter ou non attention à ce que nous disent nos échecs.
Nous pouvons accepter d’en faire nos professeurs ou, au contraire, refuser leurs leçons en leur préférant l’autodénigrement.
Ainsi, selon moi, l’échec n’existe simplement pas!
Prenez un moment pour y réfléchir et aller au-delà de mon énoncé qui semble tenir de la formule magique du parfait petit motivateur.
Pensez à ce que signifie réellement l’idée de ne plus tenir compte de l’échec selon sa signification usuelle du «Fait de ne pas réussir, de ne pas obtenir quelque chose».
Vous essayez quelque chose et vous ne réussissez pas, d'accord.
Mais cela ne signifie pas que vous avez échoué pour de bon.
Un échec réel ne se produirait que si le monde entier s’écroulait autour de vous et qu’il ne vous restait plus aucune autre option.
Tant que vous pouvez procéder autrement pour réussir, vous apprenez.
Pourtant, votre syndrome de l’imposteur vous dit le contraire.
Il vous répète que vous devez toujours réussir, que vous devez être parfait(e).
Mais si vous y repensez à la lumière de ce que je viens de vous présenter, n’est-ce pas là une vision absolument irréaliste?
L’essence même de l’être humain réside dans sa capacité d’apprendre.
Pensez-y encore.
Tout ce que vous faites au quotidien, vous l’avez déjà fait une première fois.
Vous avez donc appris tout ce que vous faites chaque jour.
Et il en ira ainsi du reste de votre vie, car vous aurez toujours de nouvelles choses à apprendre.
Alors si vous échouez et que, plutôt que de vous dénigrer, vous vous concentrez à identifier ce qui n’a pas fonctionné, et que vous recommencez différemment en tenant compte de ces apprentissages, vous augmenterez significativement vos chances de réussir.
C’est ce que j’ai tenté de faire au meilleur de mes capacités ces dernières décennies, et cela m’a BEAUCOUP apporté!
Sans les apprentissages de mes échecs, je n’aurais jamais fondé une entreprise qui m’a permis de bien m'occuper de mes finances personnelles.
Je n’aurais pas écrit une douzaine de livres et je n’aurais pas le succès que j’ai aujourd’hui avec mon blogue dont le nombre de visiteurs quotidiens double à chaque année.
Et croyez-moi, j’ai eu plus que mon lot d’échecs!
Mais ces échecs m’ont davantage encouragé que découragé.
C’est que le processus qui nous conduit à réussir ou à obtenir quelque chose est beaucoup plus riche au niveau humain que la seule réussite ou l’aboutissement de ce que nous recherchons.
Si vous persévérez en tirant profit de vos échecs plutôt que de les utiliser contre vous-même, vos apprentissages et les réussites qui accompagneront vos efforts seront source de confiance, de bonheur et vous aideront à chasser le syndrome de l’imposteur.
3. L’échec m’a toujours orienté sur de nouvelles voies qui, à terme, se sont la plupart du temps avérées plus fructueuses que ce que j’aurais obtenu si j’avais réussi du premier coup.
Quand nous nous concentrons sur un objectif, que nous désirons quelque chose, cela devient important et nous y donnons beaucoup de sens.
C’est une raison pour laquelle l’échec est si difficile à tolérer: ce sens s’écroule.
Et même si nous persévérons et apprenons de nos échecs, il s’avère parfois que la voie que nous avions empruntée n’est pas fructueuse et nous devons faire une croix sur ce à quoi nous tenions tant.
Sur le coup, le monde semble alors s’écrouler…
Pourtant, si on arrive à lâcher prise du sentiment d’impuissance et de la déception qui nous dévorent, avec le temps, nous avons souvent une grande et belle surprise!
Nous constatons que le cuisant échec nous a dirigés vers de nouvelles voies qui sont souvent plus fructueuses que ce que nous espérions avec notre objectif précédent.
Si vous saviez combien de fois cela m’est arrivé!
Par exemple, quand j’ai publié mes premiers livres, j’espérais de grands succès de librairie.
Malheureusement, je me suis vite aperçu que les éditeurs ne faisaient pas grand-chose pour aider à faire connaître mes livres…
Comme 99.9% d’autres auteurs, malgré des années de travail de rédaction, je me suis retrouvé à vendre peu de livres et mes livres sont restés en librairie seulement quelques mois.
Lorsque j’ai vécu cela, je l’ai perçu comme un échec. Mais cela m’a ouvert de nouvelles possibilités.
En 2015, après récupéré le droit d'auteur de tous mes livres, j’ai décidé de publier le contenu de plusieurs d’entre eux dans les pages de mon blogue et de les vendre sous forme de ebooks.
Résultat?
Aujourd’hui, j’aide des gens à travers le monde avec mon site et mes livres, 24 heures sur 24, 365 jours par année, sans limite d’espace ni de temps.
Je fais connaître moi-même mes livres qui se vendent bien mieux que lorsqu’ils étaient publiés chez des éditeurs conventionnels.
L’échec à travers le créneau conventionnel du livre (éditeur, imprimeur, distributeur, libraire) a pavé la voie vers le succès de mon blogue.
Je suis donc très reconnaissant d’avoir vécu cet échec.
Et il ne s’agit que d’un exemple parmi plusieurs.
Évidemment, une attitude constructive face à nos déceptions (ne pas se décourager, persévérer et avancer dans d’autres directions) est essentielle pour que cela se produise.
Car si, à la suite d’un échec, vous vous démotivez et vous ne faites plus rien, ce que vous obtiendrez ensuite (rien) aura bien peu de chances de vous ouvrir de nouvelles possibilités…
Pour aller plus loin sur le sujet, et puisque mon blogue contient de nombreuses ressources, voici trois articles détaillés qui vous permettront d’approfondir cette manière constructive de voir l’échec:
- Comment obtenir plus de résultats.
- Le rôle que jouent les décisions que vous prenez face à vous-même et à votre vie.
Vous pouvez accéder à ces articles gratuitement et sans limite sur mon site Internet.
Je ne sais pas si mes «arguments» ont été suffisants pour vous aider à voir l’échec différemment de ce que le syndrome de l’imposteur vous fait croire, mais voici comment aller plus loin.
Comme tout le monde, vous vivrez de nouveaux échecs dans votre vie.
Et avec le syndrome de l’imposteur, quand vous serez dans le feu de l’action, il sera peut-être difficile d’appliquer la vision constructive que je viens de vous présenter.
Lorsque cela se produira, gardez surtout en tête que vous pouvez voir les choses différemment.
Alors la prochaine fois que vous ferez face à l’échec, comment pourrez-vous changer votre réaction?
Si le syndrome de l’imposteur vous rend l’échec difficilement tolérable, vous vivrez sans doute un mélange de pensées et d’émotions désagréables: de l’embarras, de la colère, de la déception, du découragement, etc.
C’est normal: ne vous culpabilisez donc pas de le vivre.
Accordez-vous le temps nécessaire pour faire face à cet échec, mais ne le laissez pas vous envahir.
Une bonne stratégie consiste à vous donner jusqu’à 24 heures, pas une minute de plus.
Prenez une minuterie s’il le faut, mais ne vous permettez pas de rester ensuite sans rien faire ni de vous culpabiliser.
Si vous sentez le besoin de pleurer, allez-y, mais n’oubliez pas que vos émotions sont directement liées à vos pensées.
Si vous multipliez les distorsions cognitives et que vous vous dénigrez, non seulement vous aurez peut-être envie de pleurer un peu trop et un peu trop longtemps, mais vous déprimerez.
Cela ne changera rien.
Cela n’arrangera rien.
C’est la raison pour laquelle la limite des 24 heures est un rappel important pour éviter de vous complaire dans la situation et de laisser le syndrome de l’imposteur faire son œuvre délétère.
Pour sortir du marasme, vous devez adopter une attitude constructive et proactive.
Les 24 heures sont écoulées?
Il est temps de voir cet échec à la lumière de la réalité.
Qu’avez-vous échoué?
Vous n’avez pas obtenu de promotion?
Vous avez eu une mauvaise note à un examen?
L’élu(e) de votre cœur ne s’intéresse pas à vous?
La liste des échecs et des déceptions est infinie.
La réalité n’est pas que vous avez échoué: vous n’avez simplement pas réussi, cette fois.
Prenez de quoi noter et répondez à ces questions si vous désirez sortir de l’insatisfaction chronique:
- Qu’ai-je appris de cet échec?
- Que puis-je faire différemment pour réussir?
- Est-ce vraiment si catastrophique d’échouer? (répondez toujours de manière rationnelle en référant aux faits et à la réalité et non à ce que vous ressentez de négatif)
- Suis-je en train de porter des jugements impitoyables et injustes à mon endroit?
- Puis-je identifier les pensées tordues (distorsions cognitives) qui proviennent directement de mon syndrome de l’imposteur?
- Comment puis-je contredire ces pensées et ces conclusions tordues pour éviter de nuire à mon estime de soi et à ma confiance?
Vous voyez où ces questions vous conduisent?
Elles visent à vous permettre de prendre conscience du rôle de vos pensées (votre discours intérieur) dans votre syndrome de l’imposteur, votre insatisfaction et votre réaction à l’échec.
Dans le même esprit, pourquoi ne pas ajouter vous-même des questions constructives de votre cru à cette liste?
Cela aurait deux avantages:
1. D’abord, vous êtes la personne la mieux placée pour comprendre et décrire votre situation, vos pensées et vos émotions.
Vos questions seront donc plus ciblées, plus percutantes et plus utiles que mes exemples, puisqu’elles s’adapteront encore mieux à ce que vous vivez.
2. Ensuite, si vous prenez l’habitude de formuler de telles questions par vous-même, vous deviendrez plus rapidement autonome et efficace pour sortir des distorsions cognitives qui causent le syndrome de l’imposteur et minent votre capacité à avancer.
Faire la paix avec l’échec est essentiel.
Cela pourra prendre un certain temps, mais si vous ne prenez pas le sujet à la légère, si vous y mettez les efforts, vous sentirez l’anxiété diminuer à mesure que vos pensées deviendront bienveillantes envers vous-même.
Cela se produira parce que vous n’aurez pas choisi le chemin de la passivité, de la complaisance ou du déni.
Vous pouvez jouer un rôle actif pour améliorer les choses!
Jusqu’à présent, je vous ai beaucoup parlé de l’échec.
Mais qu’en est-il des critiques?
Les personnes éternellement insatisfaites ont tendance à percevoir les critiques d’une manière bien douloureuse.
Alors voici…
Les «catastrophiques» critiques
Je ne peux terminer cet article sans aborder la question des critiques personnelles que nous pouvons recevoir de la part des autres.
Je parle ici des critiques constructives de la part des autres, qui sont positives et que nous gagnons à accepter.
Une critique constructive est exprimée de manière respectueuse et bienveillante et vise à nous aider à améliorer ou à corriger certaines choses.
Malheureusement, il existe beaucoup (trop) de personnes qui critiquent les autres sans raisons valables, parfois simplement pour se valoriser à leur détriment.
Non seulement il ne faut pas utiliser ces critiques non constructives pour se dévaloriser, mais il faut les refuser et idéalement s’affirmer face à ceux et celles qui les expriment, lorsque la situation s’y prête.
Je ne parle donc ici que des critiques valables, car elles sont constructives et bienveillantes.
Mais il faut bien le dire, même ce genre de critiques constitue une épreuve terrible pour une personne qui souffre du syndrome de l’imposteur, car elles sont perçues comme autant de «preuves» qu’elle n’est pas à la hauteur.
En vérité, les critiques sont désagréables à recevoir pour tout le monde, car elles touchent directement à notre identité et à notre amour-propre.
Et même si les critiques ne portent habituellement pas sur l’ensemble de qui nous sommes mais plutôt sur un très petit élément (comme une chose que nous avons faite ou que nous avons dite), nous avons la fâcheuse tendance à généraliser la critique à notre personne en entier, ce qui n’est pas sans susciter encore une fois des émotions négatives…
Mais si vous souffrez du syndrome de l’imposteur et d’insatisfaction chronique, vous accorder peut-être à la critique une importance particulière.
Heureusement, la plupart du temps, les critiques sont constructives.
Vous devez donc vous employer à les voir pour ce qu’elles sont en réalité (tout comme l’échec et l’erreur): une occasion d’apprendre.
Rares sont les personnes qui critiquent les autres avec méchanceté, pour le simple plaisir.
Bien sûr, le ton et les mots employés ne sont pas toujours les plus heureux, mais l’intention est le plus souvent positive.
Il existe aussi une position mitoyenne, souvent nébuleuse, qui est celle de l’opinion.
Nous avons tous des opinions et certaines personnes les expriment davantage que d’autres.
Le hic, c’est que les opinions ne reposent pas toujours sur des faits.
Or, si une personne vous adresse une critique, même constructive, s’il ne s’agit que de son opinion, ce n’est souvent pas suffisant pour lui accorder de l’importance.
Par exemple, si une personne vous dit qu’elle n’aime pas votre manteau, il ne s’agit que de son opinion…
Vous aimez votre manteau et d’autres personnes peuvent très bien l’aimer aussi… ou pas.
Cette «critique» n’est pas suffisante pour vous permettre d’apprendre quoi que ce soit et elle n’est pas une raison de changer de manteau!
C’est la même chose au travail.
Si, au cours d’une réunion, un collègue vous dit qu’il n’aime pas votre idée sans fournir d’explications concrètes, factuelles et fondées, il s’agit de son opinion.
Cela ne signifie pas que votre idée est mauvaise.
Alors, en gardant ces nuances en tête, comment peut-on mieux faire face à la critique pour éviter que le syndrome de l’imposteur n’amplifie les souffrances?
Je valorise beaucoup l’amélioration personnelle.
Si c’est aussi votre cas, vous conviendrez sans doute avec moi que toute amélioration implique la capacité d’apprendre.
Or, pour apprendre, nous devons avoir de l’ouverture et remettre en question ce que nous savons et la manière dont nous faisons les choses.
Voici deux réactions opposées que nous pouvons avoir face à la critique lorsque nous sommes surtout «dirigés» par…
…L’orgueil: Nous refusons catégoriquement la critique. Nous nions tout en bloc, nous attaquons et dénigrons la personne qui l’a émise.
OU
…Par le manque d’estime de soi: Nous acceptons rapidement toute critique de la part des autres et nous les empirons à travers un discours intérieur rempli de culpabilité et d’autodénigrement.
Les personnes qui souffrent du syndrome de l’imposteur entrent souvent dans la deuxième catégorie: elles sont promptes à se remettre en question à la suite de ce que les autres leur disent.
Pouvons-nous donc conclure qu’elles sont nécessairement ouvertes et toujours prêtes à se remettre en question pour apprendre?
Pas nécessairement.
Pourquoi?
Parce que cette «ouverture» et cette «remise en question» ne s’appliquent que dans une seule direction: contre elles-mêmes.
Elles remettent en cause trop rapidement leur valeur personnelle, le bien-fondé de leurs décisions, leurs chances de réussir, bref, leur droit de mériter leur place.
Dans ce cas, voient-elles les critiques comme une simple manière de s’améliorer?
Malheureusement pas.
Elles les voient plutôt comme une occasion de se dénigrer et de se barrer la route.
C’est la raison pour laquelle, si vous souffrez du syndrome de l’imposteur et que vous souscrivez à ma vision de l’amélioration personnelle, vous ne devez pas vous remettre en question pour vous retirer votre valeur.
Vous devez remettre en question la manière dont le syndrome de l’imposteur vous fait voir la critique.
Cette transformation de votre regard sur la critique est fondamentale pour vous libérer du joug que les doutes vous imposent.
Ainsi, vous devez accepter les critiques constructives et les utiliser pour apprendre et vous améliorer (ce qui implique de modifier votre regard pour les voir ainsi).
Vous devez refuser les critiques non constructives ou basées sur de simples opinions.
Et vous ne devez pas – mais pas du tout! – utiliser les critiques comme un prétexte pour renforcer le syndrome de l’imposteur.
Pour vous aider à changer votre regard sur la critique, vous pouvez utiliser les stratégies suivantes:
1. Prenez de la perspective sur la situation
Rappelez-vous que votre objectif est de vous libérer du syndrome de l’imposteur et que laisser aller vos émotions négatives à la suite d’une critique est le meilleur moyen de l’entretenir.
Vous n’améliorerez la situation que si vous faites l’effort de changer votre regard soit pour accepter les critiques constructives sans vous dénigrer, soit pour refuser les critiques non fondées et les opinions.
2. Pensez aux conséquences
Si vous lisez cet article, c’est probablement que vous voulez vous libérer du syndrome de l’imposteur.
Pour vous motiver à fournir l’effort nécessaire pour «affronter» la critique la prochaine fois qu’elle se présentera, repensez à cet objectif (souffrir moins et améliorer votre vie) auquel vous tenez.
Cela vous fournira l’impulsion nécessaire pour ne pas réagir comme à l’habitude lorsque vous empirez les critiques pour vous dénigrer.
3. Remettez en question la situation et recadrez-la
Si la critique est constructive, vous pouvez en tenir compte.
Ce que vous devez remettre en question, c’est la manière catastrophique de la percevoir que vous impose le syndrome de l’imposteur.
Par exemple, si un(e) collègue critique une initiative que vous avez prise, cela ne signifie pas que tout ce que vous avez fait est sans valeur (ce qui serait une distorsion cognitive de généralisation).
Un plan d’action pour faire sortir le syndrome de l’imposteur de la critique personnelle
La prochaine fois que vous recevrez une critique, assurez-vous d’abord d’identifier le contenu et les intentions de la personne qui la formule:
- Est-ce que l’intention de la personne qui vous critique est positive?
- Son but est-il de vous aider à vous améliorer ou à améliorer votre travail?
- Au contraire, est-ce que son objectif est de vous rabaisser?
- Est-ce que la critique est fondée?
- Est-elle basé sur des faits et vous permet de vous améliorer ou ne repose-t-elle que sur une opinion?
Une fois que vous êtes sûr(e) que la critique est constructive et fondée, assurez-vous de bien la comprendre.
Au besoin, demandez des clarifications.
Répondez à la personne en lui disant que vous appréciez ses commentaires mais que vous auriez besoin d’informations supplémentaires pour être certain(e) de bien comprendre.
Pour rester calme et éviter que le syndrome de l’imposteur ne suscite d’émotions négatives, utilisez les trois petites stratégies que je viens de vous présenter: Perspective – Conséquences – Recadrer.
Et c’est souvent au cours de cet échange avec la personne qui vous critique, lorsque vous demandez des clarifications, qu’une belle surprise se produit.
Vous constatez que ce n’est pas vous en entier qu’elle critique.
Souvent, même, vous voyez qu’il ne s’agissait que d’un malentendu et non d’une critique: la personne n’était simplement pas sûre de certains détails, par exemple, et elle a tiré des conclusions trop rapidement.
Mais s’il s’agit vraiment d’une critique, ces étapes vous permettront de bien la comprendre et de l’utiliser pour apprendre et vous améliorer.
Encore une fois, les faits seront des atouts majeurs pour calmer votre esprit dans ce genre de situation.
Si vous ne recherchez pas la clarté et que vous tolérez un certain niveau de confusion, le syndrome de l’imposteur prendra le contrôle et amplifiera les choses.
Nous subissons tous la critique à certains moments et, comme pour l’erreur et l’échec, cela est parfaitement normal.
Apprendre à y faire face de manière constructive est une autre voie qui contribuera à vous libérer du syndrome de l’imposteur.
Quelques mots pour terminer
Dans cet article, je vous ai présenté des stratégies dont vous pouvez tirer profit pour vous libérer du syndrome de l’imposteur.
Comme vous l’avez constaté, ces stratégies ne sont pas particulièrement complexes ou difficiles à utiliser.
Elles constituent donc un bon point de départ.
Cela dit, vous ne devez pas sous-estimer les efforts et le travail qui seront nécessaires pour les appliquer de manière continue.
Arriver à modifier durablement votre manière de vous percevoir et de vous comparer aux autres prend du temps, un engagement réel et des outils nombreux et efficaces.
C’est la raison pour laquelle j’ai écrit mon livre Vaincre le syndrome de l'imposteur (et cesser de se barrer soi-même la route).
Mon livre contient beaucoup de contenu pratique, des exemples et de nombreuses stratégies qui ont déjà aidé un grand nombre de personnes à se libérer du syndrome de l’imposteur.
N’hésitez pas à en profiter vous aussi!
J’espère de tout cœur que mon article vous aura été utile et vous aura plu!
Vous avez des questions ou des témoignages à partager?
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