Vous êtes constamment en quête de perfection et d’ordre dans votre vie?
Vous vous demandez si ces traits de caractère sont simplement des habitudes ou s’ils cachent quelque chose de plus profond?
Dans cet article, nous allons explorer ensemble le trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive, un sujet qui pourrait vous concerner de plus près que vous ne le pensez.
Dans cet article, je vais vous parler d’un sujet qui me tient à cœur et qui est souvent mal compris: la personnalité obsessionnelle-compulsive.
Vous connaissez sans doute le trouble obsessionnel-compulsif, mais savez-vous que la personnalité obsessionnelle-compulsive est un trouble distinct qui mérite une attention particulière?
Dans cet article, je vais définir ce qu’est la personnalité obsessionnelle-compulsive, explorer ses manifestations et vous présenter les options de traitement qui existent.
Si vous vous retrouvez dans certains des comportements que je vais décrire, ou si vous connaissez quelqu’un qui pourrait être concerné, ce guide est fait pour vous.
Une définition détaillée du trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive
Le trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive est un trouble de la personnalité qui se caractérise par une préoccupation excessive pour l’ordre, la perfection et le contrôle.
Mais attention, ce n’est pas simplement une question de «maniaquerie» ou un simple désir d’ordre.
Ce trouble va bien au-delà et peut avoir un impact significatif sur votre qualité de vie, vos relations et votre bien-être émotionnel.
Typologie: Un trouble de la personnalité
Il est important de noter que le trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive est classé dans comme un trouble de la personnalité.
Cela signifie qu’il s’agit d’un ensemble stable de comportements, de pensées et de sentiments qui persistent dans le temps et qui diffèrent nettement de la norme sociale.
Les troubles de la personnalité sont souvent enracinés dans l’histoire de vie de la personne et peuvent être plus difficiles à traiter que d’autres types de troubles psychologiques.
Les causes possibles
Les causes du trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive sont multifactorielles et peuvent inclure des facteurs génétiques, environnementaux et psychologiques.
Certains chercheurs suggèrent que des expériences précoces avec des figures parentales exigeantes ou critiques peuvent contribuer au développement du trouble.
D’autres évoquent un déséquilibre neurochimique comme possible facteur sous-jacent.
Plus qu’une simple «manie» de l’ordre ou de la propreté
Il est crucial de comprendre que le trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive n’est pas simplement une «manie» reliée à la propreté ou à une obsession de l’ordre.
C’est un trouble complexe qui peut affecter chaque aspect de votre vie, de vos relations personnelles à votre performance professionnelle.
Les symptômes du trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive
Si vous vous demandez si vous ou quelqu’un que vous connaissez pourriez être concerné par le trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive, il est essentiel de connaître les symptômes associés.
Ce trouble se manifeste par une série de comportements, de pensées et de sentiments.
Voici une liste très détaillée des symptômes que ce trouble peut contenir:
Préoccupation pour les détails, les règles et les listes
Vous pouvez passer un temps excessif à planifier et à organiser, au point de perdre de vue l’objectif global.
Les listes et les règles deviennent plus importantes que la tâche elle-même.
Perfectionnisme qui entrave l’achèvement des tâches
Vous pouvez être tellement préoccupé par le fait que les choses soient parfaites que vous avez du mal à terminer des projets ou des tâches.
Rigidité et entêtement
Vous pouvez avoir des difficultés à faire des compromis ou à changer d’avis, même lorsque vous savez que vous avez tort, même lorsque la flexibilité serait bénéfique.
Préoccupation excessive pour la productivité au détriment du loisir et des relations
Vous pouvez négliger des activités de loisir ou des moments de détente, car vous les considérez comme une «perte de temps».
Réserve dans les relations interpersonnelles
Vous pouvez être réticent à ouvrir votre cercle social ou à vous engager émotionnellement, de peur que les autres ne répondent pas à vos normes élevées.
Incapacité à déléguer
Vous pouvez avoir du mal à faire confiance aux autres pour accomplir des tâches, ce qui peut vous amener à tout faire vous-même.
Tendance à l’accumulation inutile
Vous pouvez conserver des objets ou des documents inutiles simplement parce que vous pensez qu’ils pourraient être utiles un jour.
Sentiment constant d’insatisfaction
Vous pouvez vous sentir constamment insatisfait de vos réalisations, car elles ne répondent jamais à vos normes élevées.
Fixation sur le contrôle et l’ordre
Vous pouvez ressentir une anxiété intense si les choses ne sont pas organisées selon un certain ordre ou si vous n’avez pas le contrôle sur une situation.
Méfiance envers les autres
Vous pouvez douter de la compétence des autres, ce qui vous pousse à vérifier leur travail ou à prendre en charge des tâches qui ne vous incombent pas directement.
Évitement de l’incertitude
Vous pouvez chercher à éviter toute situation qui comporte un élément d’incertitude, même si cela signifie manquer des opportunités potentiellement bénéfiques.
Besoin de validation externe
Vous pouvez chercher constamment l’approbation des autres pour valider vos actions ou vos décisions, même lorsque vous savez au fond de vous que vous avez raison.
Sentiment de culpabilité pour le temps «perdu»
Vous pouvez vous sentir coupable lorsque vous prenez du temps pour vous, car vous pensez que chaque moment devrait être consacré à une tâche productive.
Obsession de la moralité et de l’éthique
Vous pouvez être préoccupé par des questions de moralité ou d’éthique, au point de juger sévèrement vous-même et les autres selon des normes très strictes.
Peur de commettre des erreurs
Vous pouvez avoir une peur paralysante de commettre des erreurs, ce qui peut vous empêcher de prendre des initiatives ou de sortir de votre zone de confort.
Tendance à la procrastination
Étonnamment, la peur de ne pas faire les choses parfaitement peut vous amener à remettre les tâches à plus tard, créant ainsi un cycle de procrastination.
Ces symptômes peuvent varier en intensité et en gravité, mais ils ont tous un impact sur la qualité de vie.
Comment savoir si vous souffrez du trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive
Si vous vous reconnaissez dans plusieurs des symptômes que je viens de décrire, vous vous demandez peut-être comment obtenir un diagnostic formel.
Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) est l’un des outils les plus utilisés par les professionnels de la santé mentale pour diagnostiquer ce trouble.
Voici les critères du DSM-5 pour identifier le trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive:
1. Préoccupation par l’ordre, la perfection et le contrôle, au point que cela peut entraver l’achèvement des tâches.
2. Préoccupation excessive pour la productivité, au détriment des activités de loisir et des relations interpersonnelles.
3. Rigidité et entêtement, avec une réticence à changer d’avis ou à s’adapter à de nouvelles situations.
4. Incapacité à jeter des objets usés ou sans valeur, même sans valeur sentimentale.
5. Répugnance à déléguer des tâches ou à travailler en équipe, à moins que les autres se soumettent exactement à leur façon de faire les choses.
6. Adoption d’un style de vie parcimonieux, caractérisé par une réticence à dépenser de l’argent pour soi ou pour les autres.
7. Montrer une rigidité et une obstination dans ses relations avec les autres, même en présence de preuves contraires ou de répercussions négatives.
Pour être diagnostiqué avec un trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive selon le DSM-5, une personne doit présenter au moins quatre de ces critères de manière stable et continue.
Si vous vous identifiez à plusieurs de ces critères, il est crucial de consulter un professionnel de la santé mentale pour un diagnostic précis et un plan de traitement adapté.
Un diagnostic formel ne peut être posé que par un professionnel qualifié après une évaluation complète.
Le témoignage de Maxime: un quotidien sous l’emprise de la personnalité obsessionnelle-compulsive
Maxime, 35 ans, a toujours été quelqu’un de méticuleux et d’ordonné.
Mais ce n’est que récemment qu’il a réalisé que sa quête de perfection et de contrôle avait un nom: le trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive.
Maxime craint constamment de commettre une erreur qui pourrait tout faire s’effondrer.
Cette peur le paralyse souvent, l’empêchant de prendre des décisions ou d’agir.
«Chaque choix que je fais, aussi minime soit-il, me donne l’impression de marcher sur une corde raide», confie-t-il.
Au quotidien, Maxime se sent épuisé. Sa préoccupation constante pour les détails et les règles le rend souvent inefficace dans son travail.
«Je passe tellement de temps à planifier et à réorganiser mon travail que je finis par ne rien accomplir», dit-il.
Maxime a du mal à établir et à maintenir des relations. Il est souvent perçu comme rigide ou critique, ce qui crée une distance entre lui et les autres.
«J’ai perdu des amis parce qu’ils pensaient que je les jugeais ou que je n’étais pas assez flexible», avoue-t-il.
Malgré ses efforts pour tout contrôler, Maxime se sent constamment insatisfait.
«Même quand je réussis quelque chose, je trouve toujours un défaut, un élément qui aurait pu être mieux. C’est comme une quête sans fin», partage-t-il.
Le témoignage de Maxime met en lumière les défis émotionnels et relationnels que peuvent rencontrer les personnes atteintes de trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive. Si vous vous reconnaissez dans son histoire, sachez que de l’aide est disponible.
Les différences entre la personnalité obsessionnelle-compulsive et le TOC
Il est courant d’entendre des personnes dire: «Je suis un peu TOC sur tel ou tel sujet».
Si vous souffrez réellement de TOC, vous savez à quel point cette affirmation peut être frustrante et réductrice.
En effet, le TOC est un trouble qui peut être extrêmement handicapant et douloureux.
Cependant, ce que beaucoup de gens décrivent comme du «TOC» relève en réalité plus souvent d’une petite manie, ou éventuellement du trouble de la personnalité obsessionnelle-compulsive.
Voici plusieurs critères qui permettent de différencier le TOC de ce trouble de personnalité:
Le critère de l’incapacité fonctionnelle
L’une des principales différences entre ces deux troubles réside dans le degré d’incapacité fonctionnelle qu’ils provoquent.
En termes simples, si vos obsessions et compulsions sont suffisamment graves pour causer une incapacité fonctionnelle significative, vous souffrez de TOC.
Dans le cas de la personnalité obsessionnelle-compulsive, les «obsessions» et les «compulsions» sont plutôt des traits de caractère ou des idiosyncrasies, aussi désagréables soient-elles.
Les comportements et leur impact
Par exemple, une personne atteinte de personnalité obsessionnelle-compulsive peut conserver un objet parce qu’elle pense en avoir besoin un jour.
À l’inverse, une personne souffrant de TOC avec une compulsion d’accumulation peut remplir chaque recoin de sa maison avec des objets inutiles dont elle sait qu’elle n’en aura jamais besoin.
La vision globale versus les détails
Les personnes atteintes de personnalité obsessionnelle-compulsive ont souvent du mal à «voir la forêt à travers les arbres».
Elles sont généralement des adeptes des listes et se perdent tellement dans les détails qu’elles en oublient de voir le tableau d’ensemble.
La quête de la perfection: un obstacle à l’action
Dans le cas de la personnalité obsessionnelle-compulsive, la quête de la perfection peut devenir un véritable obstacle à l’accomplissement de tâches.
C’est typiquement le cas où «le mieux est l’ennemi du bien».
Ces personnes ont tendance à gâcher ce qui est déjà suffisamment bon dans leur quête d’un idéal inatteignable.
Elles sont souvent totalement inflexibles et incapables de faire des compromis.
Pour elles, si un travail doit être bien fait, il doit être fait à leur manière, ce qui les rend réticentes à déléguer.
Différences de genre et de perception
Il est intéressant de noter que ce type de personnalité est deux fois plus fréquent chez les hommes, alors que le TOC ne fait pas de distinction entre les sexes.
Le désir de changement, ou son absence
L’autre différence cruciale entre les deux troubles est le désir de changement.
Les personnes atteintes de personnalité obsessionnelle-compulsive n’ont généralement pas envie de changer.
Soit elles ne sont pas conscientes que leur comportement est perturbant pour les autres, soit elles ne s’en soucient pas.
À l’inverse, les personnes atteintes de TOC sont souvent conscientes de l’inadéquation de leur comportement, en ont honte et sont désespérées de vouloir changer.
La souffrance versus la satisfaction
Alors que la personne atteinte de TOC peut ressentir une grande souffrance à cause de ses symptômes, celle avec une personnalité obsessionnelle-compulsive peut en tirer une certaine satisfaction.
Par exemple, la personne atteinte de TOC peut redouter le moment où elle devra se laver longuement les mains, tandis que celle avec une personnalité obsessionnelle-compulsive peut se réjouir à l’idée de ranger ses crayons en ordre parfait sur son bureau.
La perception de soi et des autres
Les personnes atteintes de personnalité obsessionnelle-compulsive ne pensent généralement pas avoir de problème.
Pour elles, il y a une manière correcte et une manière incorrecte de faire les choses, et quiconque ne fait pas les choses de la «bonne manière» est considéré comme étant dans l’erreur.
Par exemple, si elles estiment que les conserves doivent être rangées par date et par taille avec les étiquettes tournées vers l’avant, alors c’est ainsi que cela doit être fait.
Efficacité versus ritualisation
Contrairement au TOC, les personnes atteintes de personnalité obsessionnelle-compulsive peuvent atteindre leur objectif en un temps normal, sans la ritualisation excessive que représentent les compulsions.
L’importance des règles
Les personnes atteintes de personnalité obsessionnelle-compulsive sont souvent préoccupées par l’ordre, la perfection et le contrôle.
Leurs règles deviennent souvent plus importantes que l’activité elle-même.
Par exemple, lors d’une sortie en famille, le respect de l’emploi du temps peut devenir plus important que le plaisir, ce qui fait que la famille est constamment pressée et n’a pas le temps de profiter pleinement des activités ou des sites visités.
La réaction émotionnelle: colère plutôt qu’anxiété
Les personnes atteintes de personnalité obsessionnelle-compulsive sont souvent frustrées par l’incapacité du monde à se conformer à leurs attentes.
Contrairement aux personnes atteintes de TOC, qui ressentent principalement de l’anxiété, la réaction émotionnelle dominante chez celles atteintes de personnalité obsessionnelle-compulsive est souvent la colère.
Elles se demandent pourquoi les gens autour d’elles sont «si stupides» et ne font pas les choses à leur manière.
Les relations interpersonnelles: un défi constant
Les personnes atteintes de personnalité obsessionnelle-compulsive peuvent être très difficiles à vivre au quotidien.
Elles ont tendance à harceler et à intimider leur entourage pour que tout soit fait selon leurs règles.
Leurs attentes, notamment envers leurs enfants, sont souvent très élevées et difficiles à satisfaire.
La coexistence des deux troubles
Il est important de noter que souffrir de personnalité obsessionnelle-compulsive n’exclut pas la possibilité de souffrir également de TOC.
En cas de perturbation majeure dans leur vie, comme une maladie imprévue, la perte d’un emploi ou un divorce, leur anxiété peut devenir accablante et exacerber un TOC existant ou favoriser son expression.
Un tableau pour bien illustrer les différences
Pour mieux saisir les différences et les similitudes entre la personnalité obsessionnelle-compulsive et le trouble obsessionnel-compulsif, il peut être utile de les comparer côte à côte.
Le tableau suivant offre une vue d’ensemble qui met en lumière les critères distinctifs de chaque trouble.
Que ce soit en termes de réaction émotionnelle, d’impact sur les relations ou de traitement, cette comparaison vous aidera à comprendre les nuances qui séparent ces deux conditions souvent confondues.
Critères | pers. obses. comp. | Toc |
---|---|---|
Incapacité fonctionnelle | Faible à modérée | Élevée |
Conscience du trouble | Faible, souvent aucune | Élevée, source de honte |
Réaction émotionnelle | Colère | Anxiété |
Désir de changement | Faible ou absent | Élevé |
Effet sur les relations | Tend à harceler et intimider | Évitement, honte |
Ritualisation | Faible, atteint les objectifs rapidement | Élevée, peut prendre des heures |
Réponse à la perturbation | Rigidité, colère | Anxiété accrue, aggravation des symptômes |
Traitement | Rarement recherché | Souvent recherché |
Objectif du traitement | Apprendre le compromis | Réduire les obsessions et compulsions |
Genre | Plus fréquent chez les hommes | Pas de distinction de genre |
Vision de soi et des autres | «J’ai raison, les autres ont tort» | «Je sais que mon comportement est irrationnel» |
Impact sur les activités | Les règles priment sur le plaisir | Les compulsions entravent les activités |
Coexistence avec l’autre trouble | Possible | Possible, mais moins fréquent |
Comment traiter le trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive
Les personnes atteintes de personnalité obsessionnelle-compulsive sont souvent réticentes à chercher de l’aide.
Elles sont généralement convaincues que leur manière de voir et de faire les choses est la seule correcte.
Cependant, il arrive que des événements majeurs dans leur vie, comme une perte d’emploi, une crise conjugale ou un ultimatum de leur partenaire, les poussent à reconsidérer leur position et à chercher des solutions.
Lorsqu’elles franchissent enfin le pas, elles sont confrontées à une question fondamentale: «Êtes-vous prêt à vivre éternellement dans un monde imparfait?»
Cette question est souvent le point de départ d’un long processus de prise de conscience et de changement.
Le traitement du trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive repose principalement sur des approches psychothérapeutiques.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est particulièrement efficace pour aborder ce type de trouble.
Elle vise à identifier et à modifier les schémas de pensée dysfonctionnels et les comportements problématiques qui alimentent la personnalité obsessionnelle-compulsive.
Le but est d’aider à comprendre que la perfection n’est pas toujours atteignable et que la flexibilité et le compromis sont des aspects essentiels d’une vie équilibrée.
En plus de la TCC, des médicaments tels que les antidépresseurs peuvent parfois être prescrits pour atténuer certains symptômes associés, comme l’anxiété ou les sautes d’humeur.
Cependant, il est important de noter que les médicaments ne sont généralement pas une solution à long terme et qu’ils sont le plus efficaces lorsqu’ils sont utilisés en complément d’une thérapie.
Le but du traitement: apprendre le compromis
L’objectif central du traitement pour le trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive est d’inculquer la valeur du compromis.
Il s’agit d’aider la personne à réaliser que la vie en société implique de cohabiter avec des individus ayant des points de vue et des comportements différents.
Le défi réside donc non pas dans la recherche d’une vérité absolue, mais dans l’acceptation de la diversité des opinions et des actions.
Un exemple éclairant est celui d’un de mes amis, qui a été amené à consulter sous la pression de sa femme.
Au fil des séances, il a pris conscience qu’«avoir raison n’est pas toujours important».
Cette prise de conscience a été un tournant dans son traitement.
Avant cela, sa quête intransigeante de la perfection avait créé un fossé entre lui et ses proches.
Son mariage était sur le point de s’effondrer, et ses enfants adolescents étaient devenus craintifs à son égard.
En apprenant à valoriser le compromis et à accepter que d’autres puissent avoir des raisons valables pour agir différemment, il a pu commencer à réparer ses relations et à trouver un équilibre plus sain dans sa vie.
Le travail continu: lâcher prise et vivre le moment présent
Après avoir fait des progrès significatifs dans la gestion de leur personnalité obsessionnelle-compulsive grâce à la thérapie cognitivo-comportementale, beaucoup se tournent vers un travail plus approfondi pour consolider ces acquis.
C’est là qu’intervient la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT pour Acceptation and Commitment Therapy en anglais).
Cette approche vise à encourager la personne à embrasser pleinement le moment présent, sans jugement ni résistance.
La thérapie ACT est particulièrement utile pour ceux qui ont du mal à lâcher prise, une caractéristique souvent associée à la personnalité obsessionnelle-compulsive.
Elle aide à reconnaître que la quête de contrôle et de perfection peut être un obstacle à une vie pleinement vécue.
En apprenant à accepter les imperfections et les incertitudes de la vie, la personne peut trouver une plus grande paix intérieure et une meilleure qualité de vie.
Cette thérapie encourage également la personne à s’engager activement dans des actions qui sont en accord avec ses valeurs et ses objectifs de vie, plutôt que de rester coincée dans des comportements rigides et restrictifs.
En somme, l’ACT offre des outils pour vivre une vie plus riche et plus satisfaisante, en harmonie avec soi-même et avec les autres.
Surmonter la résistance au changement: le défi de traiter ceux qui ne pensent pas avoir besoin d’aide
L’un des obstacles majeurs dans le traitement du trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive est la résistance au changement.
Cette résistance est souvent alimentée par la conviction profonde de la personne qu’elle a raison et que les autres sont dans l’erreur.
Cette certitude peut rendre le processus thérapeutique particulièrement complexe, car elle crée une barrière psychologique à l’acceptation de nouvelles perspectives ou méthodes de gestion du comportement.
La première étape pour surmonter cette résistance est souvent de créer un environnement thérapeutique de confiance et de respect mutuel.
Le thérapeute doit être capable de naviguer habilement entre la validation des émotions et des pensées du patient et le défi de ses croyances rigides.
Il s’agit d’un équilibre délicat qui nécessite une grande expertise clinique.
Un autre aspect crucial est l’engagement de la personne dans le processus thérapeutique.
Dans certains cas, il peut être nécessaire de travailler d’abord sur des objectifs plus immédiats ou tangibles pour montrer les bénéfices du traitement.
Cela peut servir de tremplin pour aborder des questions plus profondes et complexes.
Il est également utile de rappeler que le changement est un processus, pas un événement unique.
La résistance peut diminuer au fil du temps à mesure que la personne commence à voir des améliorations dans sa vie et à reconnaître les limites de ses anciennes façons de penser et d’agir.
En résumé, la résistance au changement est un défi courant mais surmontable dans le traitement du trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive.
Avec une approche thérapeutique bien calibrée et un engagement à long terme dans le processus de changement, il est tout à fait possible de franchir cette barrière et de progresser vers une vie plus équilibrée et satisfaisante.
Le chemin après la thérapie: pourquoi un suivi à long terme est essentiel pour maintenir les acquis
Le traitement du trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive ne s’arrête pas à la fin des séances de thérapie.
En effet, le maintien des progrès réalisés est un aspect souvent négligé mais crucial du processus de guérison. C’est là qu’intervient l’importance d’un suivi à long terme.
Le suivi régulier permet de s’assurer que les nouvelles compétences et stratégies de gestion acquises pendant la thérapie sont intégrées de manière durable dans la vie quotidienne.
Il offre également l’opportunité de réajuster le plan de traitement en fonction des défis et des changements qui peuvent survenir au fil du temps.
Le suivi à long terme est également une occasion de mesurer les progrès et de célébrer les victoires, aussi petites soient-elles.
Ces moments de reconnaissance sont essentiels pour maintenir la motivation et l’engagement dans le processus de changement.
Enfin, le suivi régulier est souvent rassurant pour les proches de la personne, qui peuvent ainsi mieux comprendre le parcours de traitement et savoir comment apporter leur soutien de manière efficace.
En somme, le suivi à long terme n’est pas un luxe, mais une nécessité pour assurer la durabilité des progrès réalisés.
Il constitue une étape fondamentale pour garantir que les changements positifs restent ancrés, permettant ainsi à la personne de vivre une vie plus épanouie et harmonieuse.
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J’espère de tout cœur que cet article et mes nombreuses ressources sur le TOC en ligne vous aideront comme elles ont déjà aidé un grand nombre de personnes aux prises avec ce problème.
Si vous désirez partager vos expériences personnelles ou si vous avez des questions, les commentaires ci-dessous sont là pour vous!
Références
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- Atroszko, P., Demetrovics, Z., & Griffiths, M. (2020). Work Addiction, Obsessive-Compulsive Personality Disorder, Burn-Out, and Global Burden of Disease: Implications from the ICD-11.
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- Cummings, J. A., Hayes, A. M., Cardaciotto, L., & Newman, C. (n.d.). The Dynamics of Self-Esteem in Cognitive Therapy for Avoidant and Obsessive-Compulsive Personality Disorders: An Adaptive Role of Self-Esteem Variability?.
- Fineberg, N., Day, G., de Koenigswarter, N., Reghunandanan, S., Kolli, S., Jefferies-Sewell, K., Hranov, G., & Laws, K. (2015). The neuropsychology of obsessive-compulsive personality disorder: a new analysis.
- Gordon, O. M., Salkovskis, P., & Bream, V. (2015). The Impact of Obsessive Compulsive Personality Disorder on Cognitive Behaviour Therapy for Obsessive Compulsive Disorder. PDF
- Pinto. A. (2019). Treatment of Obsessive-Compulsive Personality Disorder. Journal of Clinical Psychology.
- Thamby, A. & Khanna, S. (2019). The role of personality disorders in obsessive-compulsive disorder. Journal of Anxiety Disorders.
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