Les grandes pensées viennent du cœur, et les grandes affections viennent de la raison. (Louis de Bonald)
L’intelligence émotionnelle est un terme dont on entend souvent parler.
De quoi s’agit-il ?
Pouvons-nous vraiment nous libérer de nos émotions négatives ?
Voici quelques pistes pour cultiver l’intelligence de vos émotions.
Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?
Lorsque nous désirons améliorer notre vie, nous désirons vivre des émotions positives.
Tout ce que nous ressentons est émotions.
Ce sont aussi nos émotions qui nous poussent à faire des choses importantes, comme avouer notre amour à l’être aimé.
Est-ce que j’abuserais en disant que toutes les expériences les plus agréables, et les plus déplaisantes, que nous vivrons, seront des émotions.
Pensez-y, dans l’ivresse de la réussite ou l’angoisse de l’échec, ce que nous ressentons est surtout composé d’émotions.
Dans son livre intitulé L’intelligence émotionnelle, le psychologue Daniel Goleman a popularisé l’idée selon laquelle nos émotions jouent un rôle important dans notre bien-être et nos relations.
Si vous ne l’avez pas encore lu, il en vaut vraiment la peine.
Luc Brunet, professeur titulaire au département de psychologie de l’Université de Montréal, que j’avais interviewé sur le sujet quand j’écrivais pour le magazine Mieux-Être, définit l’intelligence émotionnelle comme « la capacité d’entrer en relation avec l’autre au niveau émotionnel.
Elle est liée à la connaissance de ses propres émotions et à la capacité de reconnaître et d’accepter les émotions des autres. »
L’intelligence des émotions joue donc un rôle important dans notre vie.
Le professeur Brunet ajoute: « si au travail une personne est extrêmement compétente dans sa tâche mais que personne ne veut travailler avec elle parce qu’elle est incapable d’entrer en relation avec les autres, il y a un risque de problème d’efficacité et de conflits. »
Nos émotions nous parlent
Comment peut-on faire pour vivre des émotions plus agréables et entretenir de meilleures relations avec les autres ?
En apprenant à connaître nos émotions !
Toutes nos émotions visent à nous transmettre un seul grand message: préparez-vous à quelque chose.
Mais ce message comporte bien sûr quelques subtilités ! 😉
Par exemple, la peur vous suggère simplement de vous préparer à ce qui peut se produire de négatif.
Alors si vous craignez d’échouer une activité, la peur vous dit de mieux vous préparer pour réussir.
Ce message est positif.
Malheureusement, nous ne prenons pas toujours le temps de décoder le message de nos émotions…
Il faut dire que, lorsque nous vivons une émotion, surtout une émotion intense, notre cerveau perd en partie sa capacité de contrôle.
C’est ce que Daniel Goleman appelle le « coup d’état émotionnel » !
Nous nous laissons donc souvent envahir par le message de nos émotions sans essayer de le comprendre et nous amplifions l’effet de certaines émotions en les nourrissant de pensées négatives, les bonnes vieilles distorsions cognitives…
Autrement dit, nos pensées constituent probablement la première source de nos émotions.
Vous pensez au pire, et hop voici la peur qui pointe le bout du nez.
Et si vous pensez au meilleur ?
Ce sera la joie.
La psychologue Michelle Larivey, dans son livre La Puissance des émotions, insiste sur l’importance d’écouter nos émotions et non pas de les deviner approximativement comme nous faisons souvent: « Je suis triste, ce doit être à cause de ce temps moche ! »
Pouvons-nous contrôler nos émotions négatives ?
Une opinion très répandue consiste à croire que nous ne pouvons rien faire face à nos émotions, qu’elles sont toujours les plus fortes.
Pourtant, rien n’est plus faux.
Nous sommes majoritairement responsables de nos émotions, puisqu’elles découlent de nos pensées.
Et malgré les « coups d’état » qu’elles nous font subir, nous avons un pouvoir sur ces dernières, nous pouvons dompter les plus féroces d’entre elles !
Mais cela prend de la patience et du travail, comme tout le reste.
Le recadrage est un outil fantastique pour y arriver !
Quelques exemples des messages de vos émotions |
L’inconfort en général vous dit de changer votre état et de planifier quoi faire pour rétablir un bon niveau de confort. |
L’agressivité contre une personne ou une situation: Signifie qu’une règle ou une valeur importante pour vous a été bafouée. L’émotion vous dit de faire ce qu’il faut pour rétablir l’équilibre. |
Le désappointement: Signifie que vos attentes ne sont pas comblées. Vous pouvez changer votre façon de voir vos attentes (les diminuer) ou faire ce qu’il faut pour les combler, si cela est possible et réaliste. |
La culpabilité: Signifie que vous avez enfreint vos propres valeurs. Vous devez faire ce qu’il faut pour les rétablir. |
Se libérer des émotions négatives
Nous cachons souvent nos lacunes et nos malaises derrière des justifications qui nous empêchent d’identifier la source des problèmes et de les résoudre.
Par exemple, certaines personnes justifient leurs pensées et leurs attitudes négatives en affirmant qu’elles sont pessimistes.
C’est l’arbre qui cache la forêt.
Leur pessimisme n’est peut-être que la conséquence de la peur et de l’anxiété qu’elles éprouvent face à tout ce qu’elles ne contrôlent pas.
Nos émotions négatives engendrent des conséquences dévastatrices sur nos vies.
Car si nous ne prenons pas le contrôle de nos émotions négatives, ce sont elles qui nous contrôlent !
Ce contrôle positif, c’est aussi cela l’intelligence émotionnelle.
Cultiver les émotions positives
Vous pouvez apprécier vos émotions négatives pour au moins une raison: elles vous permettent de vous améliorer.
Êtes-vous vraiment en mesure de travailler sur vous-mêmes lorsque tout va bien ?
Dès que nous acceptons de nous confronter à nos émotions négatives, nous nous mettons dans une position favorable pour comprendre nos difficultés.
Alors, comment faire ?
1. Identifiez ce qui se passe. Tout malaise émotionnel signifie que vous devez changer votre état.
2. Faites un plan. Clarifiez vos pensées et vos attitudes par rapport à ce que vous voulez vraiment.
Peu importe ce que vous éprouvez, qu’est-ce que cela signifie ?
Le fait de clarifier ce que vous ressentez par rapport à la situation vous aide à en sortir.
3. Passez à l’action. Prenez conscience des pensées négatives que vous entretenez en relation avec la situation.
Ne restez pas inactifs en vous disant « les autre me rejettent », « je suis timide », « je ne suis pas capable », etc. Vous devez passer à l’action pour améliorer la situation !
Évidemment, comme tout apprentissage, la maîtrise de vos émotions négatives demande des efforts.
La bonne nouvelle ?
Plus vous vous pratiquerez et plus vous enrichirez l’intelligence de vos émotions !
Exercice: Découvrez vos émotions et écoutez-les
Émotions positives
- Nommez autant d’émotions agréables à ressentir que vous le pouvez. Pour vous aider à les identifier, pensez aux causes et aux conséquences de chaque émotion. Par exemple, une bonne nouvelle peut être la cause de la joie et la conséquence des états de joie fréquents peut être un certain bonheur.
- Nommez des conséquences de vos émotions positives (un état comme le bien-être, par exemple, ou leurs conséquences comme de bonnes relations, la paix d’esprit, la gaieté, etc.)
- Nommer des indices corporels et psychologiques (ex.: pensées) qui sont reliés aux moments où vous vivez des émotions positives (ex.: cœur léger, sourire, énergie, etc.)
Émotions négatives
- Nommez autant d’émotions désagréables à ressentir que vous le pouvez.
- Nommez des conséquences de vos émotions négatives (ex.: conflits, perte de confiance, repli sur soi, hypercontrôle, etc.)
- Nommer des indices corporels et psychologiques (ex.: pensées) qui sont reliés aux moments où vous vivez des émotions négatives (ex.: stress, déprime, insomnie, mal de tête).
Les précieuses informations que vous retirerez de ce petit exercice vous permettront d’obtenir une conscience accrue de vos émotions et de ce qui se passe en vous.
Il s’agit d’une excellente première étape. Et ensuite…
Appliquez l’intelligence émotionnelle à votre vie et à votre travail
Le tableau suivant présente quatre dimensions de l’intelligence émotionnelle dans la vie et au travail (Axe 1: Soi-même et Les autres; Axe 2: Conscience et Actions).
Le croisement des deux axes indique les zones où vous pouvez appliquez votre intelligence émotionnelle (cases 1 à 4).
Inscrivez ce qui peut nourrir votre intelligence émotionnelle par rapport à chacune de ces 4 cases (les questions qui suivent servent à orienter vos réponses et à vous inspirer).
Soi-même | Les autres | |
Conscience | 1. Conscience de ses émotions | 3. Conscience sociale |
Actions | 2. Contrôle de ses émotions | 4. Habiletés sociales |
Case 1. La conscience de mes émotions
- Comment ai-je tendance à vivre mes émotions ?
- Que se passera-t-il si je porte plus d’attention à ma vie émotionnelle, pour écouter les messages qu’elle me livre ?
Case 2. Le contrôle de mes émotions
- Comment puis-je concrètement maîtriser mes émotions négatives pour être plus heureux(se) au travail et dans ma vie ?
- Quels efforts puis-je faire par rapport à ce que je connais de mes forces et mes faiblesses ?
Case 3. Ma conscience sociale
- Comment puis-je sortir de ma perspective pour comprendre les émotions, les valeurs et le point de vue des autres ?
- Quelles stratégies puis-je employer pour embellir mes relations ?
- Comment puis augmenter ma conscience des problèmes relationnels qui peuvent survenir ?
Case 4. Mes habiletés sociales
- Comment puis-je élaborer des relations plus constructives avec les autres ?
- Comment puis-je concrètement exercer mon empathie ?
- De quelle manière puis-je gérer les conflits lorsqu’ils surviennent ?
- Comment puis-je aider les autres à maîtriser leurs émotions négatives ?
Si cet article vous a plu, sachez qu’il est tiré de mon livre Se poser les bonnes questions. Vous pouvez vous le procurer en version ebook pour le lire en entier.
Pour aller plus loin:
- Je vous suggère aussi de faire mon petit test d’intelligence émotionnelle.
- Mon article sur l’hyperémotivité.
- Et ma formation vidéo « Bien vivre (avec) ses émotions »:
Et vous, est-ce que vos émotions négatives engendrent des conséquences dévastatrices sur vos vies ?
Arrivez-vous à les maîtriser ?
Partagez-nous vos trucs sur l’intelligence émotionnelle dans les commentaires.
Marie a écrit
Le sujet que vous abordez dans ce billet m’intéresse particulièrement. J’aimerais savoir si vous avez écrit d’autres billets sur les remèdes aux erreurs de la pensée qui entretiennent le sentiment de tristesse. Je vous remercie infiniment de partager avec nous un contenu d’une aussi grande qualité. Bonne continuation!
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci beaucoup de votre intérêt et de vos encouragements ! Voici l’un de mes articles qui porte sur le sujet qui vous intéresse, soit les pensées négatives qui nous rendent malheureux et déprimés.
Lise Tremblay a écrit
Merci ! Je découvre avec vous ce qu’est l’intelligence émotionnelle.
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci de votre commentaire Lise ! Je suis très heureux que mon article ait pu vous être utile. 🙂
Francmade a écrit
Bonjour Mr Nic!
Tout en vous témoignant mes sincères révérences pour votre magnifique travail, j’aimerais un peu plus d’explication sur: “Comment puis-je concrètement exercer mon empathie ?”
Merci !
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour,
Oui, toute une question que celle de l’empathie ! Et il semble que certaines personnes soient naturellement plus empathiques que d’autres. Mais nous pouvons tous la développer. Une stratégie simple consiste à faire l’effort de se mettre à la place des autres dans ce qu’ils vivent plutôt que de juger leur situation ou de les juger eux-mêmes d’emblée à partir de notre seul point de vue.
L’empathie consiste justement à ne pas considérer notre seule perspective en relation aux autres mais à nous demander vraiment et honnêtement comment les autres vivent ce qu’ils vivent. Pour vous aider, vous pouvez vous demander:
– “Qu’est-ce que l’autre peut ressentir par rapport à la situation ?”
– “Quelles sont les émotions que l’autre vit ?” (même si moi je ne les éprouve pas)
– “Qu’est-ce qui fait que l’autre interprète les événements de cette façon ?” (même si moi je ne vois pas les choses de la même manière)
En répondant à ce genre de questions, vous vous aidez à comprendre ce que les autres vivent et cela vous aide à mieux les respecter et à mieux les supporter.
À bientôt !
Nic
Valérie a écrit
Bonsoir Nicolas,
C’est vrai que vous faites un “travail” formidable et tant de richesse dans tous ces partages.
Moi je me perds surtout dans tout ce vocabulaire. L’accomplissement de soi, le développement personnel et tout ce qui s’y rattache nous amène aussi à devoir nous familiariser avec un vocabulaire jusqu’alors inconnu. J’aimerai avoir tellement plus de temps et des yeux moins fatigués pour étudier tous les sujets que vous traitez… tellement intéressants et utiles (mais hélas pas forcément faciles à appliquer dans nos vies – tout est simple mais ce qui est simple n’est pas forcément facile). On voudrait pouvoir tout faire, tout changer en même temps… mais c’est impossible tout comme le monde n’a pas existé en un seul jour. Pour moi il y a un sacré boulot de transformations à effectuer et j’aurai souvent tendance à me désespérer de ne jamais en venir à bout ! Et la tristesse, la déprime, m’envahissent très vite.
Un grand merci à vous.
Valérie
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Valérie,
Merci de votre commentaire ! Le danger, quand on travaille sur soi ou même sur n’importe quel autre projet important, est en effet de vouloir avoir beaucoup de résultats rapidement (et idéalement sans trop forcer). C’est toujours là que la “dure” réalité nous rattrape… J’ai personnellement vécu ce genre de situation très souvent, et je le vis même maintenant, par rapport à tout ce que j’aimerais ajouter à mon blogue et que je n’ai pas le temps de faire… C’est parfois frustrant et décourageant… Mais puisque nous ne pouvons jamais avoir de résultats sans concentration ni efforts, cet état de faits me porte à redoubler d’ardeur (et/ou à aiguiser ma patience), car dans le cas contraire, je sais que je n’obtiendrai que des émotions négatives… Une petite étape à la fois, comme on dit.
Bonne continuation dans votre travail sur vous-même, et je suis sûr que vous avancez et que la vie vous réserve bien de belles surprises sur ce chemin !
Nicolas
Lou a écrit
Bonjour Nicolas, je suis enceinte de 4 mois de mon ex-copain qui ne voulait pas d’enfants. Quand j’étais avec lui, il me rabaissait sans arrêt, me critiquait et me jugeait sur tout ce que je faisais. Il est alcoolique et prend des benzodiazepines, alors je me disais toujours que ce n’était pas de sa faute et je tentais de garder le moral et de rester positive (je suis généralement une personne très positive). Toutefois, petit à petit, ses remarques incessantes sont entrées dans mon subconscient et j’ai perdu toute mon estime de moi-même. Lorsque je lui demandais d’arrêter de me critiquer sans cesse, il me disait qu’il avait le droit de donner son opinion et que j’avais seulement à ne pas prendre ça personnel, que c’était moi le problème parce que j’étais trop émotionnelle (alors que je n’ai pas dit un mot pendant des mois!) La relation s’est donc terminée parce que je n’en pouvais plus mais nous nous sommes revus et je suis tombée enceinte!!!! Nous ne sommes donc plus ensemble mais il continue de me juger, me critiquer, me rabaisser chaque fois que je dois lui parler (ou par messages textes chaque fois qu’il m’écrit!!) Je ne peux pas couper les ponts car nous devons parfois discuter pour savoir ce qui va se passer pour le co-parenting! Je ne sais pas pourquoi, mais je ne peux plus prendre ce harcèlement psychologique!! Chaque fois qu’il me parle, mon cœur bat à 100 milles à l’heure étant donné qu’il me critique et me rabaisse, et j’en ai pour des jours à ne pas dormir et à être en état de crise émotionnelle!! Je n’ai jamais vécu ça auparavant et je ne sais pas comment me libérer de cette emprise qu’il a sur moi!! J’aimerais donc savoir si vous avez un livre ou des outils à me conseiller… Merci!! ✨
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Lou,
Je suis désolé pour ce que vous vivez. D’après ce que vous décrivez, vous ex-copain semble exercer du harcèlement psychologique sur vous. Je peux bien sûr vous référer à différentes ressources pour favoriser votre estime de soi, votre confiance et votre affirmation de soi:
https://www.nicolassarrasin.com/qui-suis-je-ebook
https://www.nicolassarrasin.com/ebook-confiance-en-soi
https://www.nicolassarrasin.com/se-respecter-et-se-faire-respecter
Cela peut vous aider, mais tant que vous continuez à subir ce harcèlement psychologique, cela restera difficile. Je vous avoue que je ne connais pas spécifiquement de références pour vous aider dans votre situation particulière, mais je vous suggère de rechercher des ressources d’aide dans votre région sur le harcèlement psychologique et vous trouverez probablement des organisme spécialisés qui pourront vous aider.
Je vous souhaite le meilleur !
Annabelle a écrit
Bonjour,
Vos articles / écrits me sont d’un grand intérêt. Je suis une personne très sensible (voire hypersensible) et j’ai énormément de mal à maîtriser mes émotions dans la plupart des cas. Récemment, je suis tombée très amoureuse (le hic: je suis mariée, lui aussi !). C’est un ami d’enfance que je n’avais pas revu depuis au moins 20 ans. Au début, tout allait bien. On a correspondu pendant plusieurs mois (il est allé émigré très jeune avec sa famille) et c’était très intense entre nous à tout point de vue. Malheureusement, il a décidé de « rompre » pour des raisons évidentes (famille, responsabilités, distance…) et mon monde s’est littéralement écroulé! J’ai versé toutes les larmes de mon corps franchement. Je n’ai pas le souvenir d’avoir été si malheureuse. Cela fait plusieurs mois que je suis dans un état de détresse et que je broie du noir TOUS LES JOURS ! Je me suis intéressée à ce que vous écrivez d’emblée car cela m’interpelle. Je comprends tout ce que vous dites mais malheureusement je n’arrive pas à l’appliquer. J’essaye… je fais beaucoup d’efforts. J’ai fait plusieurs dépressions dans ma vie et les médicaments / thérapies n’ont rien donné. C’est pourquoi je me documente comme je peux car je ne vois aucun autre choix que de m’en sortir par moi même aujourd’hui. Sincèrement, je ne sais même pas si dans mon état je suis capable de m’en sortir tant je souffre. J’ai deux enfants et je vis toujours avec mon mari. Je fais de mon mieux mais honnêtement, je n’ai plus le goût de vivre…
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Annabelle,
Ce que vous décrivez est sérieux. C’est la raison pour laquelle je vous invite à poursuivre en psychothérapie et à chercher un(e) psychologue qui pourra vous aider. La dépression est un problème particulier qui peut être traité efficacement avec l’approche cognitivo-comportementale. Il n’est pas possible d’obtenir des résultats probants avec tous les thérapeutes, surtout s’ils ne sont pas spécialisés dans le traitement de la dépression. Un(e) psychologue d’approche cognitivo-comportementale devrait pouvoir vous aider davantage. Voici une page pour vous aider à en trouver: https://www.nicolassarrasin.com/trouver-aide-psychologique.
Et pour avancer aussi par vous même, mon livre “Petit traité antidéprime” vous permettra de comprendre les types de pensées qui vous nuisent et qui s’appellent les “distorsions cognitives”: https://www.nicolassarrasin.com/petit-traite-antideprime-ebook
Voir d’ailleurs un article qui les présente: https://www.nicolassarrasin.com/malheur-distorsions-cognitives
Enfin, ma formation “4 étapes progressives et efficaces pour vous libérer de la déprime” vous donnera des clés supplémentaires et des exercices concrets pour vous aider: https://www.nicolassarrasin.com/formation-antideprime.
Je vous souhaite le meilleur.
Virginie a écrit
Bonjour Nic,
Vos articles sont une incroyable ressource de réflexion et j’ai l’impression qu’une vie entière ne viendra pas au bout de ma quête vers moi-même. Pour cela je viens de me procurer votre livre “Qui suis-je”.
J’ai quasiment toujours eu un retour positif de mon comportement de la part des autres via ma “gentillesse” mais je ne tire aucune satisfaction de moi-même et me sens même prisonnière de mon état.
J’ai la réelle envie de m’améliorer mais j’éprouve à la fois le sentiment de me perdre, comment expliquez-vous cet état de résistance qui somatise mon corps?
Comment savoir si on empreinte le bon chemin?
Et pour finir comment dissocier l’égoïsme tout en étant attentionnée?
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Virginie,
Je suis heureux que mes articles vous plaisent et vous soient utiles. J’espère aussi que mon livre vous aidera à mieux vous connaître et à préciser votre vision personnelle et vos objectifs.
Mon livre la “Croissance illimitée” permet aussi d’avancer en ce sens, et voici des articles que je vous invite à lire sur le sujet:
– https://www.nicolassarrasin.com/precisez-votre-vision-personnelle
– https://www.nicolassarrasin.com/trouver-sa-voie-projet-de-vie
– https://www.nicolassarrasin.com/comment-vous-motiver-preciser-objectifs
– https://www.nicolassarrasin.com/changer-de-vie
Quant à vos questions:
1. «J’ai la réelle envie de m’améliorer mais j’éprouve à la fois le sentiment de me perdre, comment expliquez-vous cet état de résistance qui somatise mon corps?»
R: Pour répondre à cette question, il faudrait que je connaisse mieux votre situation personnelle, ce qui ne pourrait se faire qu’en consultation, un service que je n’offre malheureusement pas. Je ne peux donc pas vous répondre.
2. «Comment savoir si on empreinte le bon chemin?»
R: Même chose, identifier le bon chemin implique de nombreuses informations à votre sujet dont je ne dispose pas: vos sources de bonheur et de souffrance, vos valeurs, vos objectifs, etc. Je peux cependant vous dire que le processus d’amélioration de soi se fait en grande partie par essais et erreurs. Il ne faut donc pas attendre d’être sûr de savoir si on est sur le bon chemin pour avancer. La capacité à réviser ses objectifs, à corriger le tir et à continuer à avancer (persévérance et résilience) sont très importants pour réussir. La capacité d’apprendre est également fondamentale dans le processus.
3. «Et pour finir comment dissocier l’égoïsme tout en étant attentionnée?»
R: Si vous êtes beaucoup tournée vers les autres, dans l’objectif d’être appréciée et aimée par exemple, il y a le risque que vous vous soyez oubliée avec les années et que cela soit à la base de l’impression de vous perdre (si vous n’existez que pour les autres et jamais pour vous-même). L’égoïsme ne laisse aucune place aux autres et fait tout tourner autour de soi.
Quant à lui, le processus de développement personnel implique de se tourner vers soi davantage pour se connaître, préciser ses valeurs, ses buts, et avancer dans la bonne direction pour se réaliser. Il s’agit d’un individualisme sain dans la mesure où il ne nie pas l’importance des autres mais permet aussi de ne pas se nier soi-même et de s’accorder l’importance nécessaire pour grandir. Mieux encore, ce processus qui permet d’être plus heureux par et pour soi aide habituellement à être moins égoïste. Lorsqu’on est heureux et qu’on se réalise, on rayonne. On est donc enclin à aider les autres et on dispose des ressources pour le faire.
J’espère que ces pistes vous seront utiles, mais le mieux est de continuer de profiter de toutes les ressources que mon blogue met à votre disposition. Ces ressources (articles, vidéos, livres) seront plus efficaces pour répondre à vos questions que l’espace limité des commentaires, surtout que répondre à de telles questions implique de vous connaître. Vous êtes donc la mieux placée pour y répondre à mesure que vous avancerez.
Je vous souhaite le meilleur.